Le massacre de Tanque Verde, la face cachée de l’Ouest américain

Scénario : Philippe Pelaez
Dessin : Javier Casado
Éditeur : Dargaud
Sortie : 05 mai 2023
Genre : Western

Si le genre du western a participé à la construction du mythe américain, enveloppant la conquête de l’ouest du continent nord-américain dans une aura de romantisme et d’aventure, de nombreux ouvrages sont venus chamboulés cette image ces dernières années, tant au niveau de la figure du cowboy solitaire – qui n’était pas forcément un homme blanc possédant une certaine droiture morale – que de la vie quotidienne dans ces contrées – un monde relativement violent où l’autorité de l’État était encore peu présente. Le massacre de Tanque Verde, premier tome d’une nouvelle série – Six – réalisée par Philippe Pelaez et Javi Casado s’inscrit parfaitement dans cette nouvelle vague qui dépoussière et déconstruit le mythe du western.

Quel point commun y a-t-il entre un garçon borgne, une jeune prostituée, un déserteur, un esclave en fuite, une nonne défroquée et un Indien renégat ? En apparence, aucun. Rien ne les rapproche. C’est le hasard – et la chance – qui les ont amenés à se rencontrer, car rien ne les rapproche. Rien, sauf peut-être la quête de l’or, promesse d’une vie meilleure et d’un avenir digne de ce nom dans l’Ouest américain, violent et sauvage, des années 1850.

La face obscure de la conquête de l’Ouest

Comme dans toutes les séries, ce premier tome sert à mettre en place les personnages et pose l’atmosphère du récit, glauque et violente, à mille lieues de l’image classique que l’on peut se faire de cette période. Ici, c’est la lutte pour la survie qui compte, face à l’injustice et aux discriminations d’une société fortement marquée par l’esclavagisme, l’absence de justice et une culture extrêmement puritaine. En lisant Le massacre de Tanque Verde, on pense immédiatement à des œuvres comme Undertaker en bande dessinée ou des films comme There will be blood au cinéma. Un monde sans pitié où les plus forts seulement survivent.

En 64 pages, les deux auteurs plantent admirablement bien le décor et nous donnent envie d’en savoir plus sur ce groupe de parias. On en attend dès lors impatiemment la suite.