Harlem, clap de fin

Scénario : Mikaël
Dessin : Mikaël
Éditeur : Dargaud
Sortie : 18 août 2023
Genre : Aventure

L’année dernière, Mikaël entamait le troisième volet de son cycle new-yorkais après Giant et Bootblack, avec Harlem qui revenait sur le parcours de Stéphanie St. Clair, une personnalité forte et originale de la communauté noire des années 30 et à travers elle, sur le mouvement de la Renaissance de Harlem, symbole de la culture afro-américaine durant l’entre-deux-guerres. Il y a quelques semaines paraissait le second opus de cette série qui clôturait en beauté cette saga.

Femme et noire, Stéphanie St. Clair fait grincer des dents la police mais aussi Dutch Schultz. Ce mafieux blanc met tout en œuvre pour s’emparer du business florissant de la reine de Harlem. Il n’hésite pas à abattre les sbires de sa rivale et sème la terreur. Mais il en faut plus pour la déstabiliser. Sa tribune hebdomadaire dans le Amsterdam News, dans laquelle elle dénonce les exactions des autorités, commence également à agacer. Ou à faire peur ? Acculée de toutes parts, elle veut devoir faire des choix douloureux pour garder sa place et rester en vie…

Un monde de violence

Encore plus musclé que le premier épisode, ce second tome de Harlem nous montre avec plus de froideur encore la violence sévissant à Harlem dans les années 30, la violence et le racisme ordinaire que subissaient ses habitants mais également les positions tranchées que chaque communauté avait l’une envers l’autre. Drogue, sexe et violence, aucun filtre n’est appliqué pour adoucir la dureté de la vie quotidienne, comme le montrent les dialogues assez bruts et les scènes de la vie quotidienne décrivant l’extrême dureté de celle-ci.

Dans ses trois diptyques Mikaël s’intéresse aux personnages de l’ombre, à ceux qui ont bâti l’Amérique à la sueur de leur front tout en laissant peu de traces dans la mémoire collective. On y apprend toujours dès lors qqch d’intéressant, un aspect de la culture américaine rarement mis en avant par le storytelling officiel. On ne peut dès lors que vous conseiller la lecture de ceux-ci, les thèmes abordés résonnant encore douloureusement de nos jours.