Petite randonnée dans « Les Huit Montagnes »

Les Huit Montagnes
de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen
Drame
Avec Luca Marinelli, Alessandro Borghi, Filippo Timi
Sorti le 14 décembre 2022

Prix du jury lors du festival de Cannes 2022, difficile de ne pas jeter un coup d’œil, par simple curiosité, au dernier film de Felix van Groeningen, réalisé avec sa compagne Charlotte Vandermeersch. Après La Merditude des choses, Alabama Monroe ou encore My Beautiful Boy, Le Otto montagne (ou Les Huit Montagnes) promet, comme chaque film du réalisateur belge, un subtil alliage de douceur et de mélancolie. 

Quelque part dans les Alpes, dans un village oublié du val d’Aoste, à Grana, naît une amitié simple et douce entre deux enfants, Pietro et Bruno. Pietro, le fils de la ville, vient tous les étés avec ses parents à Grana. Dans ce village dépeuplé, il n’y a qu’un seul enfant, Bruno, le fils des montagnes, élevé par son oncle et sa tante, qui ne connait que les vaches et les alpages. Proches alors que tant de choses les opposent, presque frères, cette amitié d’enfance est très vite déliée par l’adolescence et chacun prend un chemin différent : Bruno reste fidèle à Grana tandis que Pietro prend la fuite. Les deux amis ne se retrouveront que bien plus tard, par la force des choses.

Dès les premières minutes, le film nous éblouit avec une photographie époustouflante. Les montagnes du Val d’Aoste, sublimées par une lumière parfaitement maîtrisée, donnent le vertige. On pourrait sentir sur nos joues la caresse du vent frais qui parcourt les cîmes.

Le scénario navigue d’abord tranquillement entre la poésie de Call Me by Your Name, la tension de Brokeback Mountain et l’innocence enfantine de Luca. Le charme de l’Italie opère, le spectateur belge est conquis. Malheureusement, avec 147 minutes de film au compteur, c’est dans la longueur du scénario que le film perd de sa force. Si l’histoire esquisse des idées intéressantes sur l’amour filial et l’amour fraternel, elle finit par s’y perdre. Le scénario semble avoir été négligé au profit des images.

Malgré ce bémol, le film, pour ses images qui transcendent, vaut certainement la peine d’être vu sur grand écran.