[Avignon OFF 2021] Les yeux de Taqqi à La Luna

© Alejandro Guerrero

De Frédéric Chevaux, mise en scène de Cédric Revollon, interprété par Camille Blouet, Anaël Guez, Nadja Maire, Sarah Vermande

Au Théâtre La Luna à 10h02 du 7 au 31 juillet (relâches :les 20 et 27 juillet)

Taqqi est un jeune Inuit aveugle qui rêve de devenir un homme, de chasser son propre ours blanc. Il vit avec sa grande sœur et sa tante, une vieille femme acariâtre qui ne songe qu’à elle-même et semble reprocher à Taqqi de ne pas pouvoir voir pour l’aider. C’est une chasseuse de baleines. Elle s’en sert pour en tanner la peau.  

Pendant ce temps, le jeune garçon attend dehors, avec son chien. Il espère chaque jour pouvoir rencontrer un ours blanc et le chasser avec sa lance. La rencontre avec l’animal deviendra plus surprenante que prévue, au dénouement dramatique. Et pour cela, Taqqi sera puni par sa tante. Il restera seul dehors, dans le froid.

Les yeux de Taqqi est un voyage initiatique dans un monde entre l’imaginaire et le réel. Un questionnement sur soi et une aventure prodigieuse pour un jeune garçon aveugle.

Les marionnettes représentant les humains sont très belles et réalistes. Les animaux, quant à eux, sont représentés par des tissus froissés tout aussi beaux qui vibrent au rythme de la musique et des lumières, manipulés par plusieurs marionnettistes en même temps. À ces figurines qui évoluent sur la glace, nous avons également droit à des jeux d’ombres agrémentés de bruitages. Et l’immense drap transparent représentant la mer nous fait voyager jusqu’aux eaux glacées.

Ce spectacle est une douce poésie qui emporte avec lui les petits comme les grands. On craint la fin tragique à tout moment mais Taqqi est bien plus courageux que nous et ne se laisse pas dominer par l’obscurité de sa vie. Ce jeune garçon est plein d’espoir et nous lui tenons la main avec admiration pour le suivre dans cette folle aventure.

Une légende Inuit pour un jeune public à partir de 4 ans qui ravira également les adultes, pour cela, il suffit de se laisser rêver. Mais n’oubliez pas votre capuche, il fait froid sur la glace. 

A propos Christophe Mitrugno 62 Articles
Journaliste du Suricate Magazine