New York Cannibals: une plongée du côté obscur

Scénario : Charyn
Dessin : Boucq
Éditeur : Le Lombard
Sortie : 11 septembre 2020
Genre : Polar

Six ans après la sortie de Little Tulip, François Boucq et Jérôme Charyn collaborent à nouveau pour nous proposer New York Cannibals, la suite des aventures de Pavel et d’Azami. Noirceur du scénario et beauté graphique sont à nouveau au rendez-vous.

New York, 1990. Pavel tient toujours son salon de tatouage. Sa protégée, Azami, est devenue policière et culturiste. Lors d’une intervention, elle découvre un bébé abandonné dans une poubelle. Incapable d’enfanter à cause des traitements qu’elle a infligés à son corps, elle décide d’adopter l’enfant. Pour le protéger, elle va remonter la piste d’un trafic de bébés, et découvrir qu’il semble lié à un mystérieux gang de femmes qui dévorent leurs ennemis. Étrangement, les fantômes du goulag dans lequel Pavel a grandi semblent être à l’origine de ces atrocités.

Une ville que l’on pense connaître

New York, la ville de tous les superlatifs est omniprésente dans la littérature ainsi qu’au cinéma depuis plus d’un siècle. Toutes les intrigues ayant sa silhouette distinctive pour décor, des plus noires au plus fantaisistes, semblent avoir été écrites et chacun pense la connaître tellement elle occupe une place spéciale dans l’imaginaire collectif. Et pourtant, New York Cannibals sort du lot grâce à un scénario solide et encore plus à l’univers graphique si caractéristique de François Boucq.

Que ce soit dans Bouche du diable, Little Tulip ou New York Cannibals, le lecteur retrouve cet environnement froid et dur, ces personnages d’écorchés vifs que rien n’a épargné, ces lieux décrépits qui sentent la sueur, la peur et les restrictions de toute sorte. Ici, on est loin des beaux quartiers et les personnages eux-mêmes forment une galerie qui attire le regard au premier coup d’œil.

Un New York très sombre

A certains égards, New York aurait pu s’appeler Gotham, tant les protagonistes ainsi que les histoires qu’ils vivent se rapproche de cette dystopie où l’humanité ne tient plus qu’à un fil, comme si, en s’éloignant des beaux quartiers, on se rapprochait un peu plus des cercles de l’enfer avec son lot de magie noire, de sorcières et de sacrifices.

A l’instar des précédentes collaborations entre les deux auteurs, New York Cannibals gardera les lecteurs en haleine tout au long de cette sombre aventure, et tant le scénario de Charyn que la virtuosité graphique de Boucq laisseront des traces dans la mémoire de ceux-ci.