[BIFFF 2024: jour 11] Les joies d’internet et l’adolescence d’une vampire

Don’t buy the seller

Depuis plusieurs années, la Corée du Sud nous a habitué à arriver en force au BIFFF et cette quarante-deuxième édition ne déroge pas à la règle avec une douzaine de films en provenance du pays du matin calme. Un pays où la technologie a pris une place prépondérante au sein de la société, au risque de voir la vie de certains de ses citoyens bouleversée lorsqu’un grain de sable grippe une machine parfaitement huilée. C’est ce que nous raconte Don’t buy the seller, un thriller psychologique inspiré de faits réels de Park Hee-kon, qui nous donnerait presque envie de lâcher notre addiction à la toile.

Su Hyeon vient d’emménager dans une nouvelle maison. Elle achète sur une application spécialisée une machine à laver de seconde main, avant de découvrir que celle-ci ne fonctionne pas. Enervée par le comportement du vendeur, elle l’accuse d’escroquerie en ligne et le signale à la police. Or le vendeur en question est un tueur en série psychopathe, qui utilise cette application pour attirer ses victimes.

Bien entendu, les nombreux spectateurs venus assister à la séance ont pu se délecter de la tension croissante habilement mise en place par le réalisateur grâce à une succession de faits, en premier lieu ennuyeux et dignes de la blague potache et puis rapidement dérangeants et oppressants et certains ont même pu ressentir de l’empathie pour cette jeune femme qui voit sa vie bouleversée par un être inatteignable, sorte de Deus Ex Machina sorti des entrailles d’Internet. Ils ont pu admirer les qualités de réalisateur de Park Hee-kon et en bons spectateurs du BIFFF, ils ont apprécié que le psychopathe soit un vrai dur à cuire.

Néanmoins, il me semble que Don’t buy the seller est plus qu’un bon thriller. nous obligeant également à nous interroger sur notre dépendance à la technologie, notre trop grande confiance dans celle-ci, notre tropisme à étaler notre vie sur les réseaux et au final le risque que notre existence même soit menacée par l’intrusion du monde virtuel dans le monde réel.

Excellent choix de programmation donc pour ce Don’t buy the seller, une très bonne surprise de cette quarante-deuxième édition du BIFFF. V.P

Humanist vampire too sensitive to kill

Une ado vampire québecoise cherche suicidaire consentant pour survivre ! Dans la famille vampire de Sacha c’est sa mère qui chasse pour ramener le sang, bien emballé dans les pochettes prêtes à être bues, à la maison. Comme tout ado Sacha se rebelle contre ses parents, eux qui voudraient la voir chasser pour se nourrir elle même. Fatigués par son inaction, ils décident de la priver de pochettes de sang, sans nourriture Sacha va bien devoir aller chasser elle même. Vraiment pas fan à l’idée de devoir tuer pour survivre, elle se rend à une réunion de soutien aux personnes suicidaire. C’est la qu’elle revoit Paul, un adolescent suicidaire qu’elle avait déjà rencontré alors qu’il hésitait à se jeter du toit du bowling ou il bosse. Paul veut mourir et Sacha doit tuer pour survivre, c’est une combinaison win-win. Seul problème : les dents de Sacha ne sortent pas sur commande, en attendant ils vont réaliser la dernière volonté de Paul : se venger du type qui le harcèle autant à l’école qu’au bowling.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, de son titre en français, et le premier film de la réalisatrice québécoise Ariane Louis-Seize. Un très bon premier film, bien reçu au BIFFF, qui a quasiment rempli le ciné 1. Porté par l’actrice Sara Montpetit, qui joue déjà dans Falcon Lake de Charlotte Lebon, interprète l’adolescente vampire timide à merveille. Le film est une bonne comédie et parvient à retransmettre très justement certains comportement adolescent face à la découverte de nouvelles choses. N’hésitez pas si vous avez l’occasion de le voir ! A.S.