My Father Held a gun au Théâtre National ; les différences qui nous rapprochent

De  Sahand Sahebdivani, Raphael Rodan et Albert Maizel. Avec  Sahand Sahebdivani et Raphael Rodan. Mise en scène de Vasile Nedelcu. Du 4 au 15 février 2020 au Théâtre National. Crédit photo : Anastasis Sarakatsanos

Avant même que le spectacle commence, de la musique se fait entendre ; un clarinettiste et un saxophoniste sont déjà installés et jouent tandis que le public prend place.

Sur scène, le dispositif est simple en apparence ; les musiciens occupent le fond de la scène, alors que les deux comédiens en occupent l’avant et n’hésitent pas à interagir, souvent, avec le public. Durant un peu plus d’une heure, ces deux-ci : l’un, Raphael Rodan, Israélien et l’autre, Sahand Sahebdivani, Iranien, le temps d’une conversation, parcourront leur propre existence, leur vie de famille, leurs différences et leurs similarités… pour aboutir à de plus larges considérations au sujet de la société actuelle, du monde qui nous entoure et qui ne s’améliore définitivement pas au fil du temps qui passe, et des guerres qui succèdent. Avec, comme éternelle question à laquelle l’on tâchera de trouver une réponse : pourquoi les hommes se font-ils la guerre ?

Sans jamais sombrer dans une lourdeur dramatique, l’humour est bien présent tout au long de la pièce. Il ne l’est toutefois pas au détriment d’une émotion et d’un certain sérieux accordé à la gravité des sujets abordés, quoique parfois avec quelques maladresses – avouées et probablement conscientes – notamment à propos des femmes et du féminisme.

Ces retours dans le passé de l’Histoire européenne seront aussi l’occasion de pointer du doigt des différences qui n’en sont finalement pas. En prenant leur propre rôle et en discutant avec le public frontalement (avec parfois une part d’improvisation), et en réduisant les éléments du décor et de mise en scène au plus simple, la conversation semble véritablement réelle.

Entre la « grande » Histoire passée et récente, voire actuelle, en Europe ou au Moyen-Orient, et la « petite » histoire, celle plus personnelle, plus familiale que chacun de nous expérimente, les liens se créent pour donner une belle histoire, celle que l’on raconte, cette fois, de deux amis qui détournent les oppositions pour finalement mettre en valeur ce qui nous rapproche, tous. Une pièce humoristique, poétique et pacifiste.