Le monstre d’Einstein, clap de fin

Scénario : Ryu Miyanaga
Dessin : Ryu Miyanaga
Éditeur : Casterman
Sortie : 31 août 2022
Genre : Manga, shonen

Première publication en langue française de la mangaka Ryu Miyanaga, la saga en trois volumes Le monstre d’Einstein qui puise aussi bien dans les codes du manga que dans les imaginaires gothiques et féeriques se termine avec ce dernier tome, qui lève le voile sur une partie du passé d’Einstein et confirme la profondeur du scénario de cette série remplie de féerie et d’émotion.

Le docteur et Lerew poursuivent leur voyage à travers des eaux glacées et parviennent sur des terres gelées que Doc a bien connues autrefois… Un village de sorcières jadis prospère et animé, aujourd’hui dévasté. Quelle tragédie s’est produite ?

La valeur du sacrifice

Alors que le second tome se concentrait sur un appel à la tolérance et à l’acceptation des différences d’autrui, ce dernier volet de la saga nous parle du sens général de la vie et du rôle que l’amitié tient dans celle-ci. Si le trait est un peu plus poussé cette fois-ci et que l’on n’échappe pas à un certain pathos, le surplus de scènes dramatiques n’entache en rien le propos général de l’œuvre. Et comme nous l’évoquions déjà lors de la parution du second tome, seule la lisibilité lors des scènes de combat est encore problématique, nécessitant de s’attarder sur certaines cases, le reste se lisant de manière assez fluide.

Avec son univers graphique fleuri et chatoyant proche d’une esthétique expressionniste et son propos positif empli de tolérance, Ryu Miyanaga a su nous charmer tout au long des trois tomes de sa série, Le Monstre d’Einstein. Puisant son inspiration à la fois dans le mythe de Frankenstein mais également dans les récits d’Homère, elle a su en usant de symboles forts en tirer un récit d’une grande justesse sur de grandes questions philosophiques. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore découvert, nous ne pouvons dès lors que conseiller cette trilogie qui les emmènera dans un monde fantastique rempli de sorcières et autres créatures étranges, métaphore de notre propre société.