Berlin 61, ville sous haute tension

Scénario : Patrick Weber
Dessin : Baudouin Deville
Éditeur : Anspach
Sortie : 03 novembre 2023
Genre : Roman graphique, histoire

Berlin 61 revient sur l’époque troublée de la Guerre froide durant laquelle l’ancienne capitale du Reich, coupée en deux par le Rideau de fer, était le théâtre de sombres histoires d’espionnage.

Patrick Weber et Baudouin Deville mêlent à nouveau la petite à la grande histoire dans leur cinquième album, Berlin 61. Kathleen, leur héroïne intrépide, décide cette fois-ci de franchir le mur de la honte pour partir à la recherche d’une violoniste allemande disparue mystérieusement dans la voiture de son train auto-couchettes en provenance de la Côte d’Azur.

Contrairement aux albums précédents (Bruxelles 43, Sourire 58, Léopoldville 60, Innovation 67) qui se déroulaient essentiellement en Belgique ou au Congo belge, ce nouvel opus prend un chemin de traverse en déroulant son intrigue en dehors des frontières belges même si quelques planches rendent çà et là hommage au charme suranné d’endroits bruxellois tels que la gare de Schaerbeek et l’hôtel Métropole.

Cette nouvelle production des éditions Anspach à la ligne claire joliment colorisée par Bérengère Marquebreucq nous plonge dans les eaux troubles des deux Allemagne avec une efficacité toute relative. On regrette notamment le manque de crédibilité de l’intrigue. Si l’audace de la jeune hôtesse n’est plus à prouver au fil des albums, son incursion dans une zone de haute tension pour retrouver une inconnue rencontrée subrepticement dans un train semble peu probable, voire excessive. De même, les aventures de Kathleen auraient pu gagner en intensité si l’auteur avait davantage exploité les lieux emblématiques de Berlin. En effet, la ville regorge d’endroits qui auraient pu servir de toile de fond à des scènes captivantes et renforcer l’atmosphère du récit.

Cependant, à la fin de l’ouvrage, un dossier didactique offre un éclairage pertinent sur différents points du scénario, notamment sur l’opération « roméo », nom romantique pour désigner l’une des opérations d’espionnage les plus secrètes de la Guerre froide. Une autre page fait la part belle aux trains mythiques à destination du soleil à partir de la fin des années cinquante en partance de la gare de Schaerbeek.