« Le Monde des Abberley », classicisme British

Titre : Le Monde des Abberley
Auteur : Robert Goddard
Editions : Sonatine
Date de parution : 17 septembre 2020
Genre : Roman, Polar

Déjà auteur de plusieurs romans, dont L’Héritage Davenall, Robert Goddard revient avec Le Monde des Abberley, un récit qui comme les précédents, met en scène des personnages ballotés par l’Histoire mouvementée du XXe siècle.

Dans son cottage de bord de mer, Beatrix Abberley est assassinée en pleine nuit. Étrangement, elle paraissait s’y attendre ; elle semblait même savoir qui allait la tuer. Pour Charlotte Ladram – sa nièce par alliance, qui hérite du domaine –, le choc est terrible. Très vite, un homme est accusé. Peut-être trop vite. Car un épais mystère règne autour de Tristram Abberley, le frère de la défunte, célèbre poète mort en 1938 pendant la guerre d’Espagne. Que s’est-il passé là-bas, pour que des ombres que l’on croyait enfouies ressurgissent avec une telle sauvagerie ? Charlotte essaie de percer l’énigme. Mais le voile qu’elle va soulever est bien plus lourd qu’elle le pensait : un demi-siècle de trahisons et de mensonges soudain exhumés.

Les secrets de famille sont toujours un matériel de choix comme base d’un bon roman et Le Monde des Abberley ne fait pas exception. L’auteur peint avec précision la famille bourgeoise parfaite dont l’harmonie, sous le coup des révélations, va se fissurer. Il saisit aussi parfaitement les mécanismes de défense de classe, qui, de la police à la magistrature en passant par la famille elle-même va tout faire pour classer l’affaire au plus vite en accusant à tort le premier suspect venu.

Si le scénario tient la route et l’écriture est agréable, le roman n’est pas exempt de défauts, le principal étant sa longueur. Malgré les révélations savamment distillées par l’auteur, celui-ci n’arrive pas à empêcher une baisse de rythme en milieu de roman. Certains lecteurs auront l’impression d’un second départ, ce qui rend la seconde partie un peu plus artificielle.

Au final, Le Monde des Abberley est un roman agréable et fort intéressant à lire, si ce n’est cette sensation de second départ en milieu de récit. Il ravira les fans de littérature anglaise, de mystères à la campagne et de familles trop harmonieuses pour ne pas cacher quelque chose en leur sein.