L’Arbre providence, un documentaire porteur d’espoir

L’Arbre providence
de Michel Hellas
Documentaire
Présenté dans le cadre du Festival Millenium 2020

Présenté dans le cadre du festival Millenium qui se tient du 16 au 25 octobre, L’Arbre providence est un documentaire instructif et plein d’espoir du réalisateur belge Michel Hellas qui raconte comment un arbre peut changer le sort de l’agriculture et du climat en Afrique et dans d’autres régions du monde touchés par l’appauvrissement des sols, la désertification et l’exode rural.

Il y a presque trente ans, un jeune coopérant belge reconnait un arbre dans la brousse, ou plutôt il le redécouvre, car cet arbre était oublié, ignoré depuis des générations. Avec Kwami, un togolais, Bruno Devresse remet dans la lumière une pratique agroforestière ancestrale : planter certains arbres dans les champs de café, cacao, légumes ou céréales parce qu’ils fertilisent gratuitement les sols, parce qu’ils restaurent en quelques années des sols devenus impropres à l’agriculture.

Des problèmes liés

A l’heure où l’on évoque régulièrement les problèmes liés à l’agriculture intensive, à la déforestation, à l’exode rural, à la baisse des précipitations dans certaines régions du monde et au changement climatique, on réalise donc en regardant cet excellent documentaire que ces problèmes sont liés, mais que d’autre part, et c’est ce qui incite à un optimisme modéré, qu’une partie de la solution existe déjà et qu’elle peut être mise en place à faible coût par les communautés locales.

A travers les combats menés par l’association pour la promotion des arbres fertilitaires, de l’agroforesterie et de la foresterie (APAF), ces succès et ces revers, le réalisateur emmène les spectateurs au cœur des solutions concrètes mais nous montre également les menaces qui pèsent sur celle-ci. Car malheureusement, le processus est tellement efficace qu’il entre en conflit ouvert avec les géants des pesticides et des engrais qui voient dans ce retour à des méthodes traditionnelles une menace existentielle pour leurs activités.

Finalement, au -delà de l’aspect documentaire du film, on voit poindre une question plus existentielle. Car c’est bien la société civile et les citoyens qui au final, grâce à leurs choix de consommation décideront si les solutions naturelles et écoresponsables ont leur faveur ou si l’on garde les vieux schémas de pensée de l’agriculture intensive hérités de l’après-guerre. Comme nous le montre L’Arbre providence, ce choix aura une énorme influence sur la planète mais également sur ceux qui l’habite.