Expéditions d’Égypte : voyage au cœur des collections du Musée Art & Histoire

Musée Art & Histoire

À l’occasion du centenaire de la Fondation égyptologique Reine Elisabeth, l’exposition Expéditions d’Égypte retrace l’histoire de la collection égyptienne du Musée Art & Histoire. Des objets prestigieux y sont montrés au public pour la première fois.

Expéditions d’Égypte présente de manière chronologique la fascination que le pays des pharaons a exercée sur la Belgique. Balbutiant au début du XIXe siècle, l’intérêt belge pour l’art égyptien s’accroit fortement au milieu du siècle lorsque le futur Léopold II (qui n’était qu’alors prince et duc de Brabant) rapporte de ses deux voyages en Égypte une série importante d’objets. En 1894, l’état égyptien fait don à la Belgique d’un lot de dix cercueils de prêtres provenant du complexe funéraire de Deir el-Bahari. On peut contempler l’ensemble au sein de l’exposition dans une scénographie intelligente qui met parfaitement en valeur ces pièces uniques de l’histoire de l’art. Ces sarcophages intrigants sont montrés pour la première fois depuis leur restauration en 2015. 

Cercueil intérieur de la dame de Ta-ouseret em-per-nesou, Égypte, 21e dynastie, bois, E.05883. copyright : musée Art & Histoire

Parmi les pièces les plus notables, figure la statue monumentale de la déesse Sekhmet en granit moucheté. Habituellement conservée à l’abri des regards au sein du Palais Royal,  elle a été spécialement prêtée pour l’occasion. De plus, un colossal Dieu-faucon en grès impose sa majesté au centre de l’exposition. 

Les nombreuses salles accueillent des statuettes, des reliefs, des archives et des photographies rares. On ne finit pas de découvrir de nouvelles choses ! 

Relief de la reine Tiyi, épouse d’Amenhotep III, Égypte, 18e dynastie, calcaire, E.02157. Copyright : Musée Art & Histoire

Le rôle des égyptologues

Au fil de l’exposition, on découvre l’incroyable travail du conservateur Jean Capart (1877-1947). Grâce à ses achats, à ses collaborations avec des mécènes et à ses nombreux voyages au pays des pyramides, il est l’acteur majeur de l’agrandissement de la collection égyptienne du musée. Il a permis ainsi de rassembler des objets provenant des sites les plus importants d’Égypte tels qu’Abydos, Memphis, Meidoum et Amarna. Grâce à Capart, Bruxelles était au début du XXe siècle  la capitale mondiale de l’égyptologie. 

Jean Capart dans le désert entre les pyramides de Gizeh et d’Abu Sir, 1907. Plaque de verre, projet Sura. Copyright Musée Art & Histoire

La dernière partie d’Expéditions d’Égypte concerne les enjeux actuels de la collection. Le public est sensibilisé aux travaux de recherches des historiens d’art et aux problématiques de conservation et de restauration. Aujourd’hui, les égyptologues ne cherchent plus à accroître la collection, mais bien à la mettre en valeur.  Un point positif de l’exposition est qu’elle ne présente que des objets issus de ventes légales ou de partages de fouilles. Comme l’a confirmé Luc Delvaux, conservateur de la section d’égyptologie du musée, l’Égypte ne demande le rapatriement d’aucune œuvre égyptienne conservée dans la collection belge. 

Expéditions d’Égypte n’est pas une exposition « tape-à-l’œil » qui présenterait uniquement des pièces hautes en couleur pour nourrir l’image d’une Égypte fantasmée par le grand public. Au contraire, l’initiative traduit une réelle réflexion sur la composition de cette collection égyptienne et sur le rôle du musée. Néanmoins, par la diversité des objets présentés, l’exposition plaira tant au simple curieux qu’au passionné d’égyptologie.