Echo, panorama de la société islandaise à l’approche des fêtes

Echo
de Rúnar Rúnarsson
Cinéma expérimental, documentaire
Sorti le 1er janvier 2020

L’arrivée du mois de décembre est, en général, associée à l’effervescence des fêtes de fin d’année. Partout, les préparatifs vont bon train pour nous faire revivre la magie de Noël et vibrer le jour de l’An. Pour son dernier film, le cinéaste islandais Rúnar Rúnarsson est parti à la rencontre des habitants de son pays lors de cette période toute particulière de l’année. Le résultat de son travail est un kaléidoscope d’instantanés de vie autour de 56 vignettes, loin des clichés habituels sur l’ambiance féerique des fêtes.

A l’aide d’une caméra fixe, le réalisateur de Volcano et de Sparrows nous présente des fragments de vie tantôt humoristiques, tantôt émouvants de la société islandaise. Toutes les scènes sont de longueurs différentes et abordent des thèmes divers, de l’Avent à la Nouvelle Année. On sourit devant un père de famille qui refuse de manger de la baleine au repas de Noël ou devant un autre qui brûle volontairement l’habitation de sa grand-mère pour pouvoir y installer une maison en préfabriqué dans l’optique de lancer une affaire de gîtes à la ferme avec produits locaux et bios. On s’émeut devant une mère qui se dispute avec son ex-mari afin d’obtenir la garde de ses enfants le soir de Noël ou devant une autre qui accouche nous dévoilant ainsi un moment très intime de sa vie. Les scènes montrent en alternance des paysages et des personnes seules ou en groupes. Elles se succèdent riches en contrastes et en tonalité mais on a parfois le sentiment que certaines se font écho, se répondent d’une certaine façon.

Avec Echo, Rúnar Rúnarsson inscrit son film dans un cinéma d’observation qu’on pourrait qualifier d’expérimental. Tous les intervenants sont des acteurs non professionnels afin d’approcher au plus près la réalité. Echo est une sorte de puzzle, de panorama de la société islandaise à l’approche de l’hiver. Mais c’est aussi un miroir contemporain offrant des résonnances universelles sur la vie, la mort, la solitude et la famille. Car il faut bien le dire, l’approche des fêtes de fin d’année est bien souvent l’occasion de tirer un bilan ; bon nombre de questionnements et de réflexions existentielles s’invitent subrepticement durant cette période particulière.