[Avignon OFF 2021] Mr. Moon à LaScierie

Ecrit et mis en scène d’Eva Schumacher, avec Laurien Schreuder, Osito Moro Von Ropi, Nora Tinholt, Joséphine Terme, Cynthia Martinez, Alan Gunga Purves, Arno Bakker, Alberto Pérez, Charly Porcelaine

Au Théâtre : Lascierie à 19h45 du 6 au 28 juillet (relâches les 13, 20, 26 juillet)

Il s’agit d’une famille. Des clowns, des saltimbanques qui se promènent de villes en villes et qui rencontrent sur leur chemin de nouvelles personnes traversées par des drames, des tragédies. Chacun a son histoire, chacun a sa personnalité.

La mère ou plutôt la reine de cette famille est interprétée par Laurien Schreuder et son amoureux est Mr. Moon, un petit bonhomme barbu qui nous affriande par sa sympathie. La meneuse de cabaret de cette troupe est jouée par Nora Tinholt. Elle essaye d’alpaguer le public et de l’emporter avec elle, comme une quête de séduction. Elle veut avoir les projecteurs uniquement sur elle, mais on ne dissimule pas si facilement toute la troupe de Mr. Moon.

Dans l’équipe, il y a également un trompettiste, un tubiste, une bassiste et un batteur sur sa remorque entouré d’une kyrielle d’instruments farfelus. Et pour assister cette bande de dégénérés, Porcelaine. Une clown maladroite contorsionniste qui ne cesse de se faire réprimander.

Le spectacle est une présentation de chacun dans plusieurs langues, français, italien, espagnol et anglais. Chaque personnage cherche l’autre, on se chamaille à coup de mélodies et de chansons et une quinzaine d’instruments se succèdent pendant que l’une tire la couverture à elle et qu’une autre chantonne la beauté de la vie sur les routes. Un ballet de lunes nous émerveille, croisement entre l’imaginaire et le réel.

Sur la scène, on a l’impression qu’ils sont cinquante tant leurs talents se déploient et la musique nous entraîne. Ça ne semble jamais s’arrêter. Pas un seul moment de pause ou de répit. Même les silences sont mélodieux et dynamiques. Et pendant qu’ils s’activent tous, la pauvre Porcelaine ramasse les accessoires qu’elle a cassé et essaye tant bien que mal d’avoir une place dans cet orchestre familial.

Ces funambules de l’absurdité nous emportent avec eux avec une douce facilité. On rêve les yeux grands ouverts et on ne souhaite qu’une seule chose : les suivre encore et rejoindre leur famille sur les routes et dans nos songes. 

A propos Christophe Mitrugno 62 Articles
Journaliste du Suricate Magazine