Chroniques d’une génération qui boit de Matthias Folley : pour rire et conscientiser

auteur : Matthias Folley
édition : La Boîte à Pandore
sortie : janvier 2017
genre : témoignage, autobiographie

Beaucoup de gens ont sûrement rêvé de raconter leurs cuites légendaires, Matthias Foley (nom d’emprunt évidemment) l’a fait ! Et dans Chroniques d’une génération qui boit ou les confessions d’un binge drinker, des cuites, il y en a. Et beaucoup. L’auteur relate en 326 pages, 20 ans d’amour/haine avec l’alcool.

Matthias Foley l’annonce tout de suite : « Quasiment toutes les conneries que l’on associe à l’alcool, je les ai faites, et parfois refaites » et il cite en vrac : « relations sexuelles à (très hauts) risques, adultère, réveil à côté d’une inconnue, réveil sur mon palier, dans des toilettes, insultes à ma mère, accidents de voiture (deux), scandales en public, humiliations, automutilation, larcins divers, funambule sur un balcon, dégradation d’un lieu de culte, cigarettes (par paquets entiers), cannabis (bien sûr), coke (un peu) et champignons hallucinogènes (un peu plus), etc. »

Mais malgré l’humour présent dans la plupart des pages et les bons moments qu’il a pu passer, l’auteur se sert aussi de son histoire pour mettre en garde. Mettre en garde le fêtard contre l’alcoolisme vicieux qui peut se déclarer. L’auteur s’avoue alcoolique et pourtant, il n’a ni raté ses études, ni sa vie professionnelles, ni sa vie sociale. L’alcoolisme peut toucher tout le monde comme Foley le remarque dès sa première visite aux Alcooliques Anonymes : « Tout ce que je connais des AA, c’est ce qu’on voit dans les films. A l’entrée de la salle de réunion, j’observe les personnes présentes. Ce ne sont pas des clochards. Ils n’ont pas de gros nez rouges avinés. Ils ne tremblent pas ».

Si l’auteur a écrit ce livre comme thérapie à ses problèmes d’alcool, il l’a aussi fait pour divertir et amuser le lecteur qui se retrouvera (ou retrouvera une connaissance) évidemment dans l’une ou l’autre histoire : les premières dégustations d’alcools répugnants à l’adolescence, les anciens étudiants baptisés dans la rubrique Folklore et Guindaille (malgré que l’auteur ne le soit pas), les habitués du cimetière d’Ixelles dans le chapitre « Blanc-Mousse », l’alcool dans le cadre du travail, etc.

Malgré que l’auteur veuille alerter son lectorat, il ne juge pas et estime que l’alcool est bénéfique sans exagération. Qu’il avait aussi des soucis à régler, qu’il avait une consommation à problème (d’ailleurs, quand il arrête de boire, il comble avec la prise de plusieurs drogues plus ou moins dures). C’est donc au lecteur de profiter des histoires truculentes de Matthias Foley et de se faire, ensuite, son propre jugement sur sa propre consommation.

En bonus, la vidéo très drôle de l’humoriste de P-E sur le livre :

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine