T2 Trainspotting, une suite loin de l’extase mais…

T2 Trainspotting

de Danny Boyle

Drame, Comédie

Avec Ewan McGregor, Jonny Lee Miller, Ewen Bremner

Sorti le 1er mars 2017

Vingt ans se sont écoulés depuis le coup de poing cinématographique Trainspotting.

Beaucoup de choses ont changé : Ewan Mc Gregor est devenu une star internationale (notamment avec son rôle d’Obi-Wan Kenobi), Robert Carlyle a pris 25kg et l’héroïne n’est plus à la mode.

Beaucoup sont restés les mêmes : Sick Boy (Jonny Lee Miller) arbore toujours une coiffure blonde platine digne d’un boys band et Spud (Ewen Bremner) a conservé la même tête ravagée. Indescriptible.

Bref, 20 ans après, on prend les mêmes et on recommence. Retour à Edimbourg.

C’est donc Danny Boyle (Slumdog Millionaire, 127 Hours, 28 Days Later) qui reste aux commandes de T2 Trainspotting pour le meilleur… et pour le pire.

Sans réelle surprise, les retrouvailles avec les différents personnages sont totalement jouissives ! Mais l’attente d’une histoire à la hauteur de Trainspotting premier du nom semble avoir eu raison du réalisateur qui ne propose en fin de compte qu’un écho lointain dudit film culte des années 90. Les nombreuses images et pistes originales de la bande son du premier film, constamment en sourdine ou en filigrane, résonnent telle une éternelle ritournelle, un fantasme qui survit, un simple fix qui nous fait flirter avec le succès de l’épisode de 1997, mais qui n’atteint pas l’état d’extase de ce dernier. Une nostalgie enivrante.

Bien moins subversif et certainement beaucoup plus sage que son prédécesseur, T2 Trainspotting offre au spectateur une histoire trop pauvre que pour réellement justifier ce deuxième opus. Les clins d’oeil continus, bien qu’emprunts d’une nostalgie chaleureuse, symbolisent un ancrage lourd et semblent contrer toute nouvelle créativité.

La réalisation reste cependant à la hauteur, un peu trash et déconcertante, le montage étant directement issu des traditions des années 90 et de son découpage « clipesque ». Certaines scènes renouent aussi quelque peu avec les coups d’éclats du premier épisode, mais avec trop de rareté.

Bref, on aura attendu 20 ans pour un véritable feu de paille … un Trainspotting 1.5 un peu trop court pour exister à part entière. Mais haut les coeurs : les nostalgiques trouveront sans doute une petite satisfaction dans cette remise au goût du jour des nineties, tandis que les jeunes générations seront peut-être interpelées et amenées à aller déterrer la VHS de Trainspotting et de découvrir le film culte. Le seul. L’unique.

A propos Quentin Geudens 95 Articles
Journaliste du Suricate Magazine