Jenner : To Live Is To Suffer

Décidément, les pays d’Europe de l’Est ont bien des joyaux musicaux à nous offrir. Nous vous avions parlé du groupe Ignea il y a peu, ce groupe venu d’Ukraine et pratiquant un métal oriental des plus dépaysant.

Voici à présent Jenner, un groupe de trash metal originaire de Serbie. Si vous ne connaissiez la musique serbe qu’au travers de l’Eurovision, laissez-moi vous prévenir que vous allez déguster et vous prendre une belle dérouillée dans les gencives.

En effet, loin de ces clichés musicaux, Jenner est un groupe composé de quatre femmes prêtes à en découdre avec les préjugés avec leur premier album intitulé To Live Is To Suffer.

Le groupe se forma en décembre 2013 lorsque les sœurs Marija Dragićević (batterie) et Aleksandra Stamenković (guitare) décidèrent de faire un groupe en suivant les traces de leurs idoles Judas Priest, Warlock,…

Elles furent rapidement rejointes par Anđelina Mitić (voix) et  Mina Petrović (basse) et commencèrent à faire des reprises de leurs groupes préférés. Au fur et à mesure des répétitions, elles prirent de l’assurance et leur registre évolua vers des groupes comme Anthrax, Overkill ou encore Exodus.

Le groupe commença alors à composer ses propres chansons. C’est ainsi qu’en 2015, elles sortirent deux chansons démo. A partir de là, il devint plus facile pour le groupe de proposer leur musique et obtenir des dates pour jouer en live.

Les Jenner mirent tous leurs efforts pour réaliser leur premier album To Live Is To Suffer et viennent de le sortir sur le label Inferno Records.

Alors, inutile de tergiverser, Jenner, c’est une bonne dose d’adrénaline du début à la fin. Dès les premières mesures de Factory of death qui ouvre le disque, on sait de suite qu’on va être gâtés côté décibels et que les serbes vont nous faire voyager dans le temps et redécouvrir nos premières amours de l’Age d’Or du trash metal des années 80.

Les quatres filles ne s’en cachent pas, Jenner est un groupe qui revendique le style et lui redonne ses lettres de noblesses dans ce premier album très prometteur.

Tous les ingrédients sont là pour que la sauce prenne rapidement. Le tempo, les riffs infernaux, la voix enragée qui n’hésite pas à pousser dans les octaves les plus aigües pour sublimer certaines mélodies. Enfin, des solos digne des plus grands noms de cette époque merveilleuse.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il semblerait que Jenner ait intégré tous les codes du genre et l’on aurait du mal à ne pas croire entendre un groupe de l’époque.

Quand on entend par exemple ce changement de riff avant le solo de cette première chanson digne de Kirk Hammett à la grande époque du groupe Metallica, on ne peut qu’avoir la banane.

Hear The Thunder Roar qui suit nous fait penser au départ à un Megadeth infernal puis repart dans du trash pur-sang et on est encore plus impressionné par la qualité technique du groupe qui est tout simplement parfait tant au niveau des riffs que de la batterie et du chant de Andelina qui nous offre un superbe vibrato lors du refrain.

Demon’s Call est véritablement le titre le plus dévastateur du disque. Une veritable tourmente pour vos pauvre oreilles. Les serbes excellent encore dans ce qu’elles proposent.

On comprend d’ailleurs qu’il ne sert à rien, au final, d’attendre que Metallica refasse un album comme Master Of Puppets. Mieux vaut encourager des groupes comme Jenner qui symbolisent cette recrudescence de groupes inspirés et de qualité qui subliment le genre en le faisant renaître de ses cendres d’une manière inattendue et tellement irrésistible.

Il suffit d’entendre la chanson On The Judgement Day pour se rendre compte à quel point ce groupe est vraiment comme le messie du trash metal.

Au final, les quatre demoiselles de Jenner nous donnent une bonne leçon et prouvent aisément leur talent au travers d’un album parfait du début à la fin.

Les quatre du trash n’ont qu’à bien se tenir maintenant que Jenner est là pour conquérir le monde.

Note : 9/10

Pour plus d’infos sur le groupe, rendez-vous sur leur page Facebook en cliquant ici.

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine