« Sur l’amour », l’amour qui tache et qui touche

Titre : Sur l’amour
Auteur : Charles Bukowski
Editions : Au Diable Vauvert
Date de parution : 3 février 2022
Genre : Poésie

Charles Bukowski n’est clairement pas à présenter. On le connaît soit parce qu’on l’adule soit parce qu’on le déteste. Car oui, il ne peut pas en être autrement avec lui, personnage qui suscite des réactions tranchées de par son écriture que certains qualifient de superbe et d’autres d’ignoble. Il est, comme d’autres avant l’ont dit, l’écrivain des laissés-pour-compte. Reconnu pour son ton si propre et particulier.

Les poèmes qui se trouvent dans ce recueil sont des reproductions fidèles de manuscrits que Charles Bukowski a envoyé à divers éditeurs, Sur l’amour est le fruit touchant de ce travail rigoureux de recherche. Les textes sont agrémentés de photos et de dessins souvenirs donnant à cette compilation une saveur sucrée et mélancolique, un « je ne sais quoi » très touchant.

L’amour à travers les yeux de Bukowski est un mélange de crasse, d’envolée douce et de confidences tendres et amères sur le monde et l’intime. Il nous parle de son amour pour sa fille avec une tendresse incroyable, posant sur elle un regard à la fois émerveillé et étonné, nous racontant le quotidien embellit par ce sentiment puissant amoureux.

Il nous invite entre ses draps, son caleçon décousu, ses cigarettes, ses verres d’alcool et ses réflexions sur le couple et les femmes. Nous gratifiant de réflexions bien terre-à-terre qui font du bien, qui font rire et qui touchent, toujours. Il partage aussi ses amours amicaux, décrivant avec délicatesse ces êtres qui ont traversé sa vie en y déposant dedans de la lumière et de la vivacité d’esprit.

Sur l’amour est un livre beau parce que vrai, sans étalage de langue, mais avec une réelle habilité à tourner les mots de telle sorte qu’ils nous percutent, avant même d’en comprendre le sens, on en prend l’essence.

Nous l’imaginons clope suspendue aux lèvres, écrivant chaque poème avec à la fois beaucoup de sérieux et profondeur mais aussi de la légèreté, voire une certaine distance sur son monde. Voilà peut-être ce qu’est la poésie moderne ; goûter au plaisir de picorer des mots, des images, des idées, des pensées tantôt acides tantôt douces, mais prenant au cœur.