« Agency », un formidable univers malheureusement sous-exploité

Titre : Agency
Auteur : William Gibson
Editions : Au Diable Vauvert
Date de parution : 25 février 2021
Genre : Science-Fiction

Débutée en 2014 avec Périphériques, le nouveau cycle de romans de William Gibson, l’inventeur du cyberpunk, s’étoffe d’un nouvel ouvrage avec Agency, publié en français par les éditions Au Diable Vauvert. Comme dans l’opus précédent, l’auteur propose de voyager à différentes époques, toutes sombres et hyperconnectées.

A Londres, au XXIIe siècle, Wilf Netherton et sa patronne Ainsley Lowbeer peuvent étudier et même communiquer avec des fragments, des univers parallèles du passé. Ils découvrent qu’en 2017, Verity Jane est engagée comme bêta testeuse pour évaluer Eunice, un assistant numérique d’un nouveau genre. Découvrant son extraordinaire puissance, Verity décide de le soustraire à ses employeurs.

Reprenant une partie des personnages et de l’univers de Périphériques, ce second opus ne devrait donc pas perturber les lecteurs, la plupart des termes techniques ayant déjà été expliqués dans le premier roman du cycle. Et c’est paradoxalement ce que l’on pourrait reprocher à William Gibson : le manque de nouveauté de cet Agency. On ne peut nier qu’il soit un merveilleux créateur d’univers, utilisant les dernières découvertes scientifiques et techniques pour créer des mondes cohérents qui anticipent et poussent à leur paroxysme certaines tendances actuelles, néanmoins on aurait aimé que l’auteur développe les concepts élaborés dans le premier tome, au lieu de renouveler la même intrigue dans un nouveau fragment temporel.

Comme dans Périphériques, on appréciera le rythme soutenu du récit qui tiendra le lecteur en haleine de la première à la dernière page ainsi que la vision de l’auteur quant à l’impact des technologies modernes sur notre mode de vie. Et comme dans Périphériques, on regrettera que William Gibson ne fasse pas plus avec le matériel qu’il a lui-même créé.

A un an d’intervalle, on peut donc tirer les mêmes conclusions quant aux deux derniers livres de cet auteur : un univers très riche mais sous-utilisé, un livre agréable à lire mais qui laisse le lecteur quelque peu sur sa faim. L’adaptation de l’univers en série TV progressant, espérons que celle-ci fasse honneur à la richesse de l’univers créé et pourquoi pas, approfondisse certaines intrigues insuffisamment développées dans ce roman.