« Quand la charité se fout de l’hôpital » ou la face cachée de la philanthropie

Titre : Quand la charité se fout de l’hôpital
Auteur : Vincent Edin
Editions : Rue de l’échiquier
Date de parution : 4 février 2021
Genre : Essai

Ayant travaillé pour une association rassemblant les entreprises mécènes et connaissant donc fort bien le milieu, Vincent Edin dénonce dans l’essai Quand la charité se fout de l’hôpital la grande hypocrisie et la vaste arnaque que la philanthropie est devenue. Evoquant le sort et les dérives de la pratique aux Etats-Unis, il nous met en garde contre un modèle de société où les services essentiels dépendraient de la bonne volonté de quelques riches donateurs.

Découpé en trois chapitres, l’essai nous explique dans un premier temps la différence entre charité et solidarité, pour se concentrer ensuite sur la situation aux Etats-Unis et enfin se pencher sur le cas français. Et pour ne pas terminer sur une note trop négative, il propose en guise de conclusion quelques pistes afin de rendre à l’état son rôle de garant de la solidarité.

Car l’auteur ne s’en cache pas, il est un fervent défenseur d’un état social fort, à contre-courant de la politique néolibérale menée depuis le début des années 80. Et si le lecteur ne partagera pas forcément l’ensemble des orientations politiques de l’auteur, celui-ci propose néanmoins des arguments qui font réfléchir. Ainsi, en comparant le montant des dons défiscalisés des entreprises aux sommes que celles-ci ont économisées grâce à de nombreuses niches fiscales, on ne peut que traiter ces grandes entreprises de pingres et dès lors être offusqué par leur attitude quand elles se présentent comme les championnes de la solidarité.

Si le ton peut parfois sembler trop sarcastique, et si on a parfois l’impression de quelques redites, l’essai n’en est pas moins utile. Ainsi, on y apprend à décrypter la novlangue des multinationales et des politiques et on devient dès lors plus critique face à leur communication et aux politiques que l’on nous impose. Et surtout, et particulièrement au vu de la crise sanitaire et économique actuelle, on réalise que pour qu’une société puisse se développer, elle a besoin d’un état fort et efficace, et dès lors un état suffisamment financé.