Ma famille et le loup : Promenons-nous dans les bois

Ma famille et le loup
De Adrian Garcia
Avec Carmen Maura, Bruno Salomone, Pierre Rochefort
Comédie dramatique, animation
Sortie le 21 août 2019

« L’été de ses 9 ans, Hugo passe les grandes vacances avec ses cousins chez sa mamie Sara. Quand ils apprennent que le loup va venir la chercher, les enfants se mobilisent pour sauver leur grand-mère et se lancent dans une aventure inoubliable. »

Coïncidant avec la période estivale actuelle, Ma Famille et le loup débute assez simplement comme une chronique de vacances familiales. Ces retrouvailles plus ou moins joyeuses sont l’occasion de se remémorer les habituelles soirées ou journées d’été, ponctuées de disputes, mais aussi de bonheurs et de découvertes entre frères et cousins. Rapidement cependant, le film d’Adrian Garcia opère un virage inattendu. 

Visuellement premièrement, car, lorsque Mamie Sara, vieille dame à l’imagination débordante, raconte sa jeunesse, les prises de vues réelles se meuvent en aplats de couleurs animés. Ceux-ci sont certes assez simples, mais agréables à l’œil. Entre fantaisie, nostalgie, magie et réalité, ses souvenirs prennent au premier abord la forme d’un conte pour enfants ; l’histoire d’un loup qui vivrait dans les bois et viendrait enlever Sara à la suite d’un pacte passé il y a bien longtemps. 

Thématiquement ensuite, car si l’on joue sur l’imagination des enfants et sur des légendes bien connues, l’on s’aperçoit assez vite que ces contes imag(in)és symbolisent une réalité moins joyeuse, et à l’issue inévitable. 

Ainsi, au-delà des thèmes évidents et assez légers traités tels que la famille, l’entraide, les vacances, les retrouvailles, le film évoque également des sujets plus complexes tels que la transmission générationnelle, les responsabilités d’adultes, le fait de grandir, mais aussi le temps et la vie qui passent, toujours trop vite…

Ces derniers, perçus depuis le point de vue des enfants, sont abordés de manière sensible et poétique, mais restent un peu trop en filigranes et métaphoriques. En effet, le film effleure des notions difficiles, mais ne les nomment jamais clairement, préférant même passer totalement dans le registre fantastique. Aussi, l’on finit par se demander à quelle partie du public « jeune » le film s’adresse réellement : légèrement trop simpliste et enfantin pour les plus grands, mais pas suffisamment clair pour être facilement compris par les plus jeunes. Ce choix de rester à « hauteur » d’enfant permet néanmoins de démontrer les comportements des adultes, parfois plus puériles que leurs enfants, incapables de réagir, par peur, ou simplement par habitude. 

Ma Famille et le loup est somme toute une sympathique histoire de vacances d’été, douces-amères, entremêlant les souvenirs communs, pleine de bons sentiments et d’imagination enfantine qui permet de belles séquences, mais qui a sans doute voulu trop en faire.