Jean-Louis veut une mouche de compagnie, les dangers de l’amitié exclusive

Extrait du livre pour enfants « Jean-Louis veut une mouche de compagnie » (Casterman, 2024)

Couverture du livre pour enfants « Jean-Louis veut une mouche de compagnie » (Casterman, 2024)

Titre : Jean-Louis veut une mouche de compagnie
Texte : Emmanuel Bergounioux
Dessin : Mayana Itoïz
Éditeur : Casterman
Date de parution : 3 janvier 2024
Genre : Jeunesse, Livre illustré

Jean-Louis veut une mouche de compagnie est un album jeunesse qui explore le thème de l’amitié de manière drôle et subtile. Destiné aux enfants dès 3 ans, il est joliment illustré par Mayana Itoïz avec une palette qui accorde une large place aux tonalités bleues foncées, créant une impression d’intimité bien adaptée au sujet.

Dès l’entrée en maternelle, les enfants développent des amitiés fortes avec leurs camarades de classe. Mais en amitié comme dans toutes les relations humaines, tout est question de dosage. Les enfants apprennent qu’il y a certaines règles à respecter pour que l’amitié dure et soit réciproque. Le petit Jean-Louis de Jean-Louis veut une mouche de compagnie en fait la douloureuse expérience. Après avoir décidé de faire de Momo la mouche son animal domestique, il commence à tout partager avec lui et néglige ses jouets. Mais pour Momo, attaché à un fil rouge, l’appel de la liberté est trop fort. La rupture avec Jean-Louis est inévitable.

Sans adopter de ton moralisateur, Jean-Louis veut une mouche de compagnie permet d’aborder avec les enfants certaines dérives de l’amitié, comme les rapports de domination, la jalousie et la tendance à l’exclusivité. L’auteur n’hésite pas à multiplier les figures de style et à utiliser un vocabulaire parfois soutenu (une idée « se fraie un chemin », Jean-Louis pleure tant « qu’il aurait fallu un gilet de sauvetage pour ne pas se noyer » dans ses larmes). Mise à part une transition du présent au passé un peu surprenante après les dix premières pages, l’effet est réussi grâce à l’omniprésence de l’humour. Au fil des péripéties, Jean-Louis va comprendre que Momo ne lui appartient pas et que le fil de l’amitié est celui, invisible, « qu’on tisse de liberté ».

A propos Soraya Belghazi 378 Articles
Journaliste