[BIFFF 2020 (ou presque)] Un démon, un camion et Harry Potter en calebard

On ne va pas le répéter à chaque fois, le BIFFF est annulé. Les vacances de Pâques aussi, ça fait un mois que ces fichus gosses sont en vacances et que leurs parents s’obstinent à faire semblant de travailler à la maison. Mais qui dit annulation ou blocage à la maison, ne dit pas s’interdire ce plaisir coupable de regarder des films pourris, chelous, dingues, subversifs, dérangeants, gores, etc. Pour cela on a écumé les plateformes de VOD pour trouver un paquet de films correspondant à l’esprit de ce cher festival et vous partager deux trois idées pour pouvoir amener le BIFFF dans votre salon. Tuez encore ? Jamais plus !


The Demon Inside : rien de neuf sous le soleil des exorcistes

La vie est parsemée de choix parfois cornéliens. Mais il en est un qui revient inévitablement durant la période du BIFFF : vais-je passer ce début d’après-midi ensoleillé au grand air, à voir mes amis et à profiter de la vie ou bien vais-je m’enfermer dans une salle de cinéma avec une vingtaine d’autres personnes (dont la moitié sera partie après 20 minutes) pour voir un film d’exorcisme qui sera, je le sais à l’avance, une grosse daube ? La personne qui arrive à m’expliquer pourquoi j’opte toujours pour la seconde option gagnera une Troll au BIFFF 2021.

The Demon Inside donc. Rien que le titre annonçait déjà l’échec inévitable. Les premières minutes allaient confirmer cela. Muni d’un scénario aussi original qu’un socialiste détournant l’argent d’une intercommunale, le film faisait aussi durer les préliminaires. Parce que quitte à se faire enculer méchamment avec une fin toute moisie, autant ne pas passer une heure à tourner autour du trou de balle. Passons directement à l’action ! De l’action, il n’y en aura malheureusement jamais dans ce Demon Inside (remplacez aléatoirement « Demon » par « Devil » et « inside » par « in I » ou « in Me » et vous aussi, créez votre titre de film d’exorcisme). Après une heure de mauvais Conjuring , on nous propose une demi-heure de mauvais « L’Exorciste ». Et pour couronner le tout, la fin la plus claquée au sol possible. C’est bon poto, on avait déjà tous compris que la psychologue elle n’était pas réelle et que c’était le père qui était possédé. Et à ce stade, ceci n’est plus un spoiler mais un sauvetage. De rien. O.E.

Guns Akimbo : Harry Potter et le Prince du sang partout

Après Frankenstein en 2015, Swiss Army Man en 2017 et Jungle en 2018, Daniel Radcliffe devient un incontournable du BIFFF ! Telle une diarrhée après un combo burger/maitrank/Tag Along. Et comme d’habitude, c’est dans un rôle bien barré mais non moins magistralement interprété que Harry Potter vient montrer sa tronche. Jugez plutôt : dans un monde dominé par la violence, l’application Skizm est devenue hyper populaire. Alors kessekessékoi que Skizm ? Eh bien c’est un peu le Tinder du Dark Web. Sauf qu’au lieu de vous ramasser un râteau monumental après avoir passé la soirée à énumérer les raisons pour lesquelles Walking Dead est devenu aussi chiant qu’un film d’auteur burundais, vous vous mettez sur la gueule. Et pas qu’un peu puisque le but c’est de tuer votre match. Alors quand des grands méchants chopent Harry Potter pour lui clouer un gun sur chaque main et l’obliger à participer, ça va envoyer de la purée ! Et pas question de Wingardium Leviosaaaaaaa ici. Parce que Voldemort, il aurait fait beaucoup moins le malin avec un bastos dans la tronche à la place des étincelles rouges, qu’on se le dise !

Véritable pépite d’action gore, ce Guns Akimbo se présente comme le rejeton incestueux de The Purge et Battle Royal sous cocaïne et LSD. Aidé par une caméra en séjour à Walibi (ceux qui avaient la gerbe pour Hardcore Henry vont vite revoir leur dîner) et une photographie absolument sublime, Guns Akimbo a été taillé pour le BIFFF (snif snif). A la réalisation, on retrouve d’ailleurs Jason Lei Howden. Mais si, vous vous rappelez : un groupe de black metal invoque satan à coup de gros riff de guitare. Ok, c’était le dernier film de la Night en 2016 et c’est tout ce dont je me souviens mais quand même !

Bref, ce Guns Akimbo plaira à tous ceux qui aiment quand ça tâche, quand ça flingue et quand ça découpe, le tout avec un humour noir décapant. Ce qui décrit près de 100% des spectateurs du BIFFF. O.E.

Rabid : le Diable s’habille en zombie

« On a déjà traversé des crises sanitaires. Le sida et le SRAS ont emporté beaucoup de mes proches. A côté de ça, ce qu’on vit n’est qu’un vilain rhume. C’est n’importe quoi. » Non, ceci n’est pas le dernier tweet de Donald Trump mais une phrase tirée de Rabid. Rabid ou quand Le Diable s’habille en Prada rencontre le film de zombie. Impossible me dites-vous ? Mais impossible n’est pas BIFFF et surtout pas pour la séance de 00h30 ! Et il faut bien reconnaître que le strip-tease improvisé par les Soska Sisters (réalisatrices du film) sur fond de Time is Running Out, interprété par un Stéphane dont le taux de Troll dans le sang approchait dangereusement celui de la Night, aura été le point d’orgue de ce Rabid. A moins que tout cela ne se passe dans ma tête et dans mon salon. Ah ah ah ah ah ah (rires entrecoupés de sanglots).

Mais revenons-en à l’essentiel et cette phrase qui résonne particulièrement à nos oreilles vu la période actuelle. L’hypothèse la plus plausible veut que les réalisatrices de Rabid aient monté cette épidémie de toute pièce pour nous empêcher de dégommer leur film au BIFFF ! Et la chloroquine le prouve ! Tout est lumineux ! Ce sont des rats puants du Moyen-Âge. Oups, je m’emballe. Bref, Le Suricate mène l’enquête.

Et ce Rabid alors ? Pas de quoi couper trois pattes à un canard unijambiste ma p’tite dame ! Esclave dans une boîte de mode, Rose est coincée, se fait marcher dessus par un mix entre Meryl Streep et Steven Tyler d’Aerosmith et est végétarienne. Bref, Rose est chi-ante. Mais après avoir pris un camion dans la tronche (CAMION !!!!) Rose se fait soigner dans une clinique expérimentale qui utilise les cellules souches et devient confiante en elle, chope des inconnus en boîte et se bourre de bidoche du matin au soir. Bref, Rose est devenu un homme. Ben quoi ? Si on ne peut même plus être misogyne en période de BIFFF… La suite est connue, Rose bouffe des gens, les gens deviennent des zombies, c’est le bordel, tout le monde bouffe tout le monde, PERSONNE ne mange de pangolin, etc… Rien d’original mais ça passe tout de même mieux que le film d’exorcisme de 14h donc on donnera à ce Gravid une note d’encouragement pour l’effort. O.E.

Olivier Eggermont

A propos Olivier Eggermont 117 Articles
Journaliste du Suricate Magazine