La Vache, road trip à six pattes

la vache poster

La Vache

de Mohamed Hamidi

Comédie

Avec Fatsah Bouyahmed, Lambert Wilson, Jamel Debbouze

Sorti le 17 février 2016

Fatah, petit agriculteur Algérien n’a qu’un rêve : emmener Jacqueline, sa vache préférée, au salon de l’agriculture de Paris et montrer au monde entier sa robe soyeuse d’un bronze riche, sa prestance inégalée et sa beauté domestique. Il est la risée du bled mais il n’en démord pas. Un beau jour, il reçoit l’invitation tant espérée, fait ses valises et entreprend le périple à l’huile de genou.

S’ensuit un road-trip garni de rencontres improbables, d’aventures cocasses et de galères. Rien de bien novateur à part le coup de la vache, mais le résultat est assez regardable notamment grâce à la performance de Fatsah Bouyahmed dans le rôle principal qui trouve un juste milieu entre l’exagération outrancière de ce genre de comédie et un minimum de réalisme qui étoffe le personnage.

L’étrange particularité du film est la condescendance évidente qui imbue le ton et le ressenti pour la culture Algérienne, Fatah, sa femme et les personnages du bled. Le réalisateur s’appelant Mohamed Hamidi, on est en droit de s’attendre à un traitement juste et sensible du monde Arabe et de sa culture, la réalité étant une succession de clichés utilisés à des fins comiques.

Malgré l’humour souvent grinçant, la tendresse évidente du réalisateur pour ses personnages donne une humanité aux aventures de Fatah, excusant l’énervante facilité à sombrer dans l’humour racial facile. L’impression générale d’avoir passé un moment à osciller entre l’outrage bien pensant et le rire gras est indéniable, bien que la cause du phénomène soit plus difficile à déterminer. Le réalisateur a-t-il voulu nous montrer son idée de ce qu’on aimerait voir, ou les besoins de gags ont-ils forcé le scénariste (aussi Mohamed Hamidi) à gratter le fond du panier ?

Ou encore, le joug omniprésent du politiquement correct sur nos sensibilités nous rend-il inaptes à apprécier un morceau d’humour pointu sans crier au scandale ? Il est quand même nettement plus Algérien que moi le garçon…

Malgré ces fautes réelles ou imaginaires, les gags convenus et déjà vus, l’atmosphère chaleureuse de foire au boudin fait qu’on ne s’ennuie pas trop et c’est déjà pas mal.

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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