De Albert Cohen, mise en scène de Sylvie Adjedj-Reiffers, avec Sylvie Adjedj-Reiffers. A L’Atelier Florentin à 15h10 du 7 au 29 juillet (relâche les 10, 17 et 24 juillet).
La société évolue, c’est un fait, et pourtant la haine reste encore bien trop souvent présente dans nos vies. Antisémitisme, racisme, homophobie… Des mots qu’on aimerait n’avoir jamais eu besoin d’inventer, et pourtant. Forte de cette constatation, Sylvie Adjedj-Reiffers décide de reprendre le texte Ô vous, frères humains d’Albert Cohen afin de délivrer un message d’espoir face à cette haine qui ne devrait pas exister. Si l’auteur évoque l’antisémitisme en revenant sur un passage marquant de son enfance, c’est à toute forme de différence que l’actrice et metteuse en scène souhaite s’adresser.
La mise en scène est épurée, seules quelques bougies trônent en cercle autour de l’actrice qui demeurera presque immobile tout le long de la représentation. Au centre ce cercle lumineux, elle semble nous dire de ne diriger notre regard que vers elle, que vers ses mots et vers le magnifique texte d’Albert Cohen.
Le texte évoque la rencontre du petit Albert avec un camelot, le jour de ses dix ans. Albert, heureux propriétaire de quelques pièces reçues à l’occasion de son anniversaire, prend son courage à deux mains afin d’acheter au camelot du détachant universel. Souriant, aimant, plein d’espoir, il ne rencontre que la haine. Cette rencontre le bouleverse et s’ensuit questionnements et débordement d’émotions. C’est ce petit garçon qu’incarne Sylvie Adjedj-Reiffers, retraçant avec justesse les émotions de cet enfant perdu face à cette haine inattendue. Passant de la joie à la tristesse au rythme des mots d’Albert Cohen, Sylvie Adjedj-Reiffers nous offre une prestation épurée tout en nuance et en émotions.
J’ai découvert la haine le jour de mes dix ans délivre un message fort et aux mots crus, riche d’une interprétation délicatement juste. Comme le dirait le jeune Albert : Aimons-nous les uns les autres.
