On voulait tout casser de Philippe Guillard

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On voulait tout casser

de Philippe Guillard

Comédie dramatique

Avec Kad Merad, Charles Berling, Benoît Magimel

Sorti le 3 juin 2015

Gros changement de genre mais pas forcément de style pour Philippe Guillard, déjà connu pour avoir écrit Camping 1&2 ainsi que Disco, tous trois avec Franck Dubosc à l’affiche.

On suit l’histoire de Kiki, (Kad Merad) qui apprend qu’il a le cancer et décide de le cacher à sa bande de potes et de profiter de la vie tant qu’il est encore temps. Il ne veut pas subir le même sort que son père : une lente agonie sur un lit d’hôpital, des visites qui se font rares, le cancer qui ronge, la mort qui approche… Kiki veut vivre ses derniers mois comme il l’entend, partir avec sa dignité intacte.

Le thème est mignon, et le traitement peut prendre plusieurs formes, du drame sobre et profond à la comédie dramatique. Le réalisateur choisit pour sa part d’en faire un mélodrame qui, sans se perdre dans des absurdités, pêche souvent de sentimentalisme. C’est que la bande de copains de Kiki est des plus soudées, car ils se connaissent depuis l’école et, malgré la vie qui les tire dans des directions différentes, ils restent les meilleurs amis du monde. Le personnage de Kiki passe vite à l’arrière plan, formant une trame de fond et permettant de suivre les amis dans les défis auxquels ils font face : mariage, divorce, enfants, solitude, regrets et autres réalités de la vie d’adulte.

Le résultat est ambigu. Le sentimentalisme est parfois un peu gauche mais néanmoins efficace et le traitement assez sobre de l’âge adulte capture assez bien le chemin tortueux que peut prendre une vie. Le fait qu’ils soient tous différents dans la bande, tant dans leurs situations sociales que dans leurs personnalités peut sembler irréaliste mais nous parait au final assez juste puisque c’est le résultat des surprises que la vie réserve. La plupart du film sont dans la même veine : des éléments justes mais traités avec une louche de sentiments un peu vaseux.

Le réalisateur ayant écrit le scénario, le film démontre une unité thématique et tonale qui aurait ruiné le film par son absence. Malgré cela, il n’est pas pour tout le monde. C’est la version populaire et édulcorée d’un film beaucoup moins regardable, trop triste et ennuyeux. L’envers de la médaille étant qu’il en devient insubstantiel, et peut être un peu gnangnan pour certains. À vous de voir.

Photo d’illustration ©Thomas Bremond

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine