De Isabelle Lauriou, avec Marie-Hélène Aubert, Gaëlle Malpaux, Amandine Thiriet. A l’Atelier Florentin à 11h55 du 7 au 29 juillet. (Relâches les lundis)
De tant d’horreurs mon coeur devint immense, c’est d’abord l’histoire vraie de deux résistantes : Marcelle Baron et Gisèle Giraudeau. Deux femmes qui ont oeuvré dans la résistance nantais et qui se sont faites arrêter à quelques jours d’intervalles. La première a 35 ans et deux enfants est la plus engagée dans la résistance. Elle est interrogée, battue par la Gestapo qui l’enferme dans un placard. C’est dans cet endroit étroit qu’elle rencontre la deuxième qui, a seulement 20 ans, a été arrêtée quelques jours plus tard pour avoir profité de son travail pour dactylographier les messages du réseau auquel appartenait son frère. Cette rencontre silencieuse, au fond d’un placard, est le début d’une amitié indéfectible qui les mènera tout d’abord à Ravensbrück puis ensuite à Zwodau, une annexe du précédent camp.
Le spectacle débute quelques années après la libération, la plus âgée revient détruite alors que la plus jeune a gardé sa joie de vivre. Pourtant, en se rappelant tous ce qu’elles ont traversées durant ces années d’incarcération, les deux vont se rendre compte à quel point tout cela les a marquées. Les deux actrices (Marie-Hélène Aubert et Gaëlle Malpaux) incarnant les deux femmes arrivent à transcrire le poids du souvenir de leurs personnages ainsi que le changement des deux résistants au fur et à mesure que les histoires sont racontées. Pour les soutenir, une troisième femme (Amandine Thiriet) est présente sur scène qui, grâce à son accordéon, va illustrer le tout en musique ou en effectuant les bruitages nécessaires à l’histoire. L’actrice-musicienne interprète aussi les différents personnages secondaires.
De tant d’horreurs mon coeur devint immense est un beau témoignage sur l’amitié entre deux femmes dans l’adversité, joués respectueusement sur scène par trois actrices complices et concernées.
