Le Med encore et toujours !

16ème édition pour le Festival du Cinéma Méditerranéen, qui s’ouvrira du 2 au 9 décembre au Botanique, au Cinéma Aventure et pour la première fois à BOZAR. Le festival établit des ponts également avec CINEMATEK, pour un cycle en collaboration qui comprend projections, discussions et masterclass sur Marco Bellocchio. Chaque année, le MED rassemble ses spectateurs autour de films venus de tout le pourtour Méditerranéen, allant du court au long métrage en passant par le documentaire, sans pour autant se détourner de ses racines avec des productions et co-productions belges centrées sur la thématique. La richesse du festival s’établit à travers la qualité des films projetés en s’inscrivant dans une démarche politique et sociale nécessairement forte et engagée.

Le jury présidé par le réalisateur multi-genre, Olivier Masset-Depasse, décernera un prix de 8000 euros à l’un des huit films en compétition, parmi lesquels on retrouve Clash de Mohamed Diab, film d’ouverture d’Un Certain Regard, Mort à Sarajevo de Danis Tanovic, grand prix à la dernière biennale ou Park de Sofia Exarchou, prix du premier film à San Sébastian. La sélection coup de cœur du Court nous a également ramené ses « pépites » primées avec entre autre A l’arraché (grand prix national au BSFF), Timecode (Palme d’or à Cannes) ou encore La graine (grand prix au Court en dit long).

L’enjeu du festival est de taille et ses images, au cœur de la problématique actuelle, portent ses idées, au-delà de l’ignorance. MEDOC rassemble une sélection de quinze documentaires riches de témoignages rares. Des productions sur la durée avec Sean MacAllister dans A Syrian Love Story et Kaouther Ben Hania dans Zaineb n’aime pas la neige qui filment leurs sujets pendant, près ou plus, d’une demi-décennie et livrent des récits marqués par l’accomplissement du temps. Des projets au plus proche de nous avec Molenbeek : génération radicale de Chergui Kharroubi et José-Luis Penafuerte et Intégration Inch’Allah de Pablo Munoz Gomez abordent la question identitaire d’intégration sous le prisme belge. Egypte, Liban, Palestine, Israël et Syrie sont mis à l’honneur à travers le focus Middle East du festival ; Le MED, armé du cinéma, n’a pas peur d’affronter les sujets qui divisent pour nous ramener un regard ouvert de notre monde. 

Les festivités du MED s’ouvriront demain avec le grand (et tant attendu) retour d’Emir Kusturica sur son dernier film On the Milky Road et se prolongeront sur une semaine à la recherche des richesses du 7ème art du Sud, par delà des projections mais aussi des concerts, des rencontres et même un espace de vie puisque les verreries du Botanique seront envahies par un marché aux couleurs méditerranéennes. 

 

A propos Audrey Lenchantin 56 Articles
Journaliste du Suricate Magazine