The Idol, loin des clichés et du pathos

the idol poster

The Idol

d’Hany Abu-Assad

Biopic

Avec Tawfeek Barhom, Kais Attalah, Hiba Attalah

Sorti le 11 mai 2016

Hany Abu-Assad que l’on connait pour Omar (2013) et Paradise Now (2005), nous transporte à Gaza en 2005 pour entendre la voix d’un jeune palestinien qui deviendra un symbole de liberté et d’espoir sept ans plus tard. The Idol, l’histoire vraie de Mohammed Assaf.

Mohammed Assaf, (interprété par Tawfeek Barhom) jeune palestinien, ne souhaite qu’une chose : chanter. Dès son plus jeune âge, Mohammed chante avec son groupe composé de sa sœur, Nour, et deux de leurs amis. Ensemble, ils chanteront partout pour se faire entendre et connaitre. Mais Nour tombe malade et plus rien n’est comme avant. Et parce que plus rien n’est comme avant, Mohammed fera tout pour quitter Gaza, sept ans plus tard, et se rendre à l’audition du Caire, à ses risques et périls…

Ce groupe de quatre enfants nous impressionne par sa volonté de fer. Leur lien solide, surtout entre Mohammed et sa sœur Nour, nourrit le début du film. Débrouillards, ils vont chercher ensemble à gagner chaque centime dans le but d’acheter des instruments de musique pour monter leur groupe fait de bric et de broc. Le sourire de ces enfants met en lumière le caractère humain et délibérément insouciant à travers un sens de la survie qui mêle jeu et volonté de réussir à tout prix malgré un contexte social difficile.

The Idol nous rappelle à quel point il est compliqué – encore aujourd’hui – de sortir du pays. L’histoire de Mohammed Assaf nous émeut tant par sa situation que par la détermination du jeune homme. Les acteurs et leur complicité rajoutent une base solide au film. Et si l’on est loin d’être fan des télé-crochets, rassurez-vous, le sujet est abordé en arrière-plan, toujours du point de vue des protagonistes.

Mêlant fiction et images d’archive, on se rend compte de manière subtile comment un être, une voix peut incarner l’espoir pour tout un peuple. Les paillettes factices engendrées par ces émissions, symbole de l’ultra-mondialisation, et l’écho que peut en recevoir une population opprimée montre un contraste saisissant entre la réalité du monde et sa perception. Tristement, ce film permet de mettre en relief l’absurdité d’un conflit encore d’actualité et qui parait sans fin…

A propos Raphaëlle McAngus 49 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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