Angry birds, birdy miam miam

Chuck (Josh Gad), Red (Jason Sudeikis), Bomb (Danny McBride) in Columbia Pictures and Rovio's ANGRY BIRDS.

angry birds poster

Angry birds

de Clay Kaytis et Fergal Reilly

Animation, Comédie

Sorti le 11 mai 2016

Dans une île peuplée entièrement d’oiseaux qui ne savent pas voler et qui prônent la joie de vivre en toute circonstance, les sentiments moins amicaux de Red, volatile longtemps tenu à l’écart, détonent. Un jour, il pousse le bouchon trop loin et écope de la peine capitale : devoir suivre un stage de gestion de la colère. Mais l’arrivée de cochons verts aux intentions plutôt floues va peut-être enfin lui donner l’occasion de révéler son plein potentiel.

Il faut bien le reconnaître, l’entrée dans la salle ne s’est pas faite sans aprioris, la première crainte étant que cette adaptation cinématographique d’une application mobile se révèle pour le moins téléphonée (sans mauvais jeu de mot). Il faut bien reconnaître notre erreur, le résultat se trouvant être pour le moins sympathique.

Premièrement, les références au jeu des Finlandais de Rovio entertainment se font principalement à travers les différents protagonistes, plusieurs y retrouvant les caractéristiques qu’ils présentaient au sein de l’univers vidéo-ludique. Cette manière de faire permet de respecter le matériel original, mais également de ne pas rendre trop pesants les différents clins d’œil en les intégrant à la narration, que ce soit par la présentation des personnages ou par leur découverte au cœur de l’action. Le film se bat donc bec et ongles (sans mauvais jeu de mot) pour imposer un univers où tout est possible mais qui soit néanmoins cohérent pour les néophytes, tout en développant une galerie de personnages insolites et amusants.

Ensuite, le choix de délaisser l’aspect visuel développé par une série amusante mais inégale, au profit d’une animation 3D se révèle payant. À bien des égards, Angry birds s’avère impressionnant. Le background des réalisateurs Clay Kaytis et Fergal Reilly (respectivement superviseur de l’animation sur le Raiponce de Disney et storyboardeur sur Hotel Transylvanie, entre autres) se ressent dans une mise en scène virevoltante, qui sait se faire dynamique, mais également ralentir quelque peu la cadence de temps à autres. Non sans glisser au passage plusieurs gags en arrière plan, dont quelques références plus adultes, parmi lesquelles se trouvent par exemple des allusions à 50 nuances de Grey et X-men : days of future past. Ce mélange entre humour bon enfant et vannes plus matures permet à chaque spectateur de trouver plus ou moins son compte, d’autant que le rythme frénétique (parfois jusqu’à l’épuisement) du long-métrage aide à oublier les gags qui tombent à plat.

La plus grande surprise vient cependant du sous-texte du film. Si dans un premier temps l’arrivée intrusive des cochons peut être perçue comme une critique douteuse de l’immigration, le fait qu’ils s’habillent comme des cowboys, qu’ils apportent leurs technologies (qui seront utilisées par leurs victimes pour organiser les représailles) et imposent une révolution industrielle fait pencher la balance du côté d’un regard acerbe porté sur la colonisation, voire sur les pionniers américains. On ne s ‘étonnera donc pas de retrouver Jon Vitti au scénario, lui qui a notamment écrit pour Les Simpson et l’Ali G show). Qu’un long-métrage familial adapté d’un jeu vidéo dont le concept est d’envoyer des volatiles sur des cochons se permette de gentiment voler dans les plumes du politiquement correct (sans mauvais jeu de mot) ajoute au plaisir d’une œuvre décomplexée et assez attachante et fait excuser certaines grosses ficelles du scénario.

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste

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