David Lynch : The art life, une mine au trésor

David Lynch : The art life

de Jon Nguyen

Documentaire, Biopic

Sorti le 17 mai 2017

Alors que le compte à rebours est enfin lancé avant la reprise tant attendue de Twin Peaks, probablement la meilleure série de tous les temps, la communauté lynchienne s’affole à la suite du salut final, très fraîchement annoncé, de leur idole. Le documentaire David Lynch : The art life, telle la boite de Pandore, s’instaure comme la suite logique de cet adieu.

En 2007, Jon Nguyen, entouré du collectif blackandwhite, réalise un premier documentaire sur le cinéaste, Lynch(one). Alors en pleine préparation de son film Inland Empire, le documentaire parvenait à saisir l’essence du processus créatif du réalisateur. Dix ans après, Jon Nguyen, réitère l’opération en nous immergeant dans le monde Lynch, mais quelque chose à changé. Plus dans l’introspection, le grand monsieur revient sur les débuts de sa carrière, de son enfance, en passant par ses études aux Beaux-arts, jusqu’à la réalisation de son tout premier long métrage Eraserhead en 1977.

Dessins, peintures, sculpture, David Lynch : The art life, est une véritable mine au trésor, qui offre une vision panoramique de l’étendue des talents de l’artiste. Posé dans son atelier, clope au bec, David Lynch, ne cesse de composer, d’assembler, de créer tout simplement. La caméra de Jon Nguyen, plus proche de son sujet qu’en 2007, n’en enfreint pas moins son espace vital. Même si l’on regrette les quelques plans un peu trop illustratifs, le montage entre images d’archives, œuvres et processus de création plastique, donne le temps, tout en le supportant, d’écouter ce que David Lynch accepte de nous raconter.

Au fil de l’épopée qu’il retrace, tout fait sens, les clés de lecture qu’il nous offre pour comprendre son oeuvre sont considérables. Nombreux sont les cinéastes qui ont tenté de copier l’inquiétante étrangeté qu’il dégage, signature de son oeuvre, rares sont ceux qui ont réussi à, ne serait ce qu’effleurer son génie ; la raison est simple, il ne crée pas un monde cinématographique, il vit dans ce monde.

A la sortie de la salle, on est envahi d’un sentiment de nostalgie, comme si quelque chose n’existe désormais plus. Dans une perspective testamentaire, à la manière d’un magicien qui nous dévoilerait ses tours, David Lynch, se livre, se révèle à nous. Artiste, auteur, musicien, cinéaste, la liste est longue, nous le nommerons alors simplement créateur et avec toujours la même fascination, on ne peut qu’espérer que sa fureur de créer, le poussera à revenir nous éblouir.

A propos Audrey Lenchantin 56 Articles
Journaliste du Suricate Magazine