Spider-man : Far From Home, de nouvelles perspectives pour Marvel

Spider-man : Far From Home
de Jon Watts
Action
Avec Tom Holland, Jake Gyllenhaal, Zendaya, Samuel L. Jackson, Jon Favreau
Sorti le 3 juillet 2019

Alors que le précédent Spider-man réalisé par Jon Watts et mettant en vedette Tom Holland dans le rôle-titre avait laissé un souvenir mitigé, et que le récent Avengers : Endgame mettait un terme apparent à une série de films dans lesquels s’inscrivait notamment le personnage susnommé, Spider-man : Far From Home, annoncé comme étant la véritable conclusion de la Phase 3 du Marvel Cinematic Universe, s’annonçait comme un film plutôt léger – surtout comparé aux précédents –, ce que venait confirmer son « pitch » initial, une sorte de road-trip européen aux allures de teen-movie vacancier. Au final, le dernier Spider-man est bien plus intéressant et mois anecdotique qu’il n’y paraît de prime abord.

En effet, dans sa première partie et dans son aspect visuel, le film revêt cet aspect de bonbon inoffensif, lequel apporterait juste sa dose de divertissement au spectateur moyen des films Marvel, sans réellement faire avancer les choses, qu’il s’agisse du MCU en lui-même out tout simplement concernant le cinéma d’action dans son ensemble. Pourtant, un « twist » intervenant plus ou moins en milieu de film vient en rebattre les cartes et surtout amener une donnée scénaristique qui permet ni plus ni moins d’interroger la nature des images, que ce soit sur un plan artistique et cinématographique ou sur un plan plus politique, résonnant avec l’actualité.

Sans trop en déflorer, disons que la principale propriété du « méchant » est de créer des illusions, de fabriquer de fausses images, lesquelles sont constitutives de l’aspect visuel du film qui est en train d’être vu. Cette remise en question totale de ce qui est réel et ce qui ne l’est pas – d’autant plus dans un film dont les effets spéciaux numériques constituent l’une des clés de voûte – et la réflexion méta qu’elle invoque, rend ce deuxième opus de Spider-man, et cette fin de Phase 3 du MCU, assez unique dans le paysage global du film Marvel et du film de super-héros en règle générale, réunissant dans un même essor un sous-texte méta et/ou politique et de véritables questions de mise en scène.

Ce Far From Home s’avère donc, par cet aspect et par d’autres, une véritable bonne surprise, là où l’on n’attendait qu’une conclusion gentillette et en douceur de tout un pan de l’entreprise monumentale initiée par Marvel il y a plus de dix ans. Mais si le film se tient en tant que tel, notamment par les thématiques qu’il aborde, il a également le grand mérite de se conclure, lors de son générique final, sur de réelles perspectives d’avenir, véritablement alléchantes, concernant le personnage de Peter Parker, alias Spider-man, ainsi que l’ensemble des films Marvel.