Crystal Swan, le rêve d’une génération

Crystal Swan
de Darya Zhuk
Drame
Avec  Alina Nasibullina, Ivan Mulin, Yuriy Borisov

Dans le cadre du festival Bridges East of West Film Days qui se tient du 16 au 20 janvier 2019, les spectateurs ont pu voir ce jeudi soir Khrustal (Crystal Swan), de la réalisatrice Biélorusse Darya Zhuk. Vivant aux Etats-Unis depuis l’âge de 16 ans, elle s’est fait connaître pour ses courts-métrages, qui ont été sélectionnés dans différents festivals indépendants comme SXSW, Tarkovsky, Oaxaca, Atlanta, Palm Springs, Koroche, Santa Fe.

L’action du film se déroule dans la Biélorussie des années 90. Anticonformiste, fan de house music, Velya rêve de partir à Chicago sur les traces des DJ qui ont popularisé ce genre musical une dizaine d’années auparavant. Malheureusement, suite à une coquille dans son formulaire de visa pour les USA, elle va être amenée à séjourner dans un village reculé et devra mettre tout en œuvre pour que son projet ne déraille pas.

La réalisatrice Darya Zhuk aborde différents sujets dans son film Crystal Swan, qui se retrouvent également dans le film When the trees fall. Dans les deux films, on retrouve le thème de la révolte par rapport à l’autorité établie ainsi que celui de sa place dans une société qui laisse peu de possibilités d’émancipation aux individus qui la composent et par extension, la question de l’exil pour échapper à son quotidien et aux convenances.

Même si les sujets évoqués sont graves, l’humour n’est pas absent de certaines scènes du film, même s’il est souvent caustique. Un autre élément important du film est la musique, qui accompagne les spectateurs d’un bout à l’autre du récit. Cette musique électronique, symbole d’une certaine jeunesse anticonformiste et élément autobiographique, se place en opposition par rapport à d’autres morceaux plus traditionnels utilisés pour certaines scènes du film. Enfin, Alina Nasibullina incarne avec brio le rôle de cette jeune femme qui se bat pour ses idées et ne se laisse pas démonter par les revers et les injustices de la vie.

Peu connue dans notre pays, Darya Zhuk nous livre ici un film émouvant et dont l’intrigue tiendra les spectateurs en haleine jusqu’au bout. C’est aussi le mérite du festival Bridges East of West Film Days d’ouvrir notre horizon cinématographique à un cinéma qui révèle de nombreuses pépites.