Quand Queen et les Beatles deviennent classique : Chronique d’un rockeur à Bozar

Vendredi 13 mars, le Bozar accueillait un évènement assez original : l’interprétation par l’Orchestre Philarmonique Européen de deux suites, mettant à l’honneur les groupes cultes Queen et les Beatles. L’occasion était trop belle pour troquer mes habituels t-shirts de rockeur contre une jolie chemise afin d’aller apprécier le spectacle.

En observant attentivement le public présent, je constatais qu’une partie du public avait comme moi l’air de ne pas être de grands habitués des lieux. Si il y en a un qui devait être ravi d’observer ce nouveau public, c’était bien le chef d’Orchestre Walter Proost, dont le but avoué est justement de ramener dans les salles de concert un public peu coutumier des concerts classiques.

La première partie était consacrée au plus mythique groupe de tous les temps : les Beatles. Durant 40 minutes, l’orchestre nous promena dans la discographie des Fab 4, de Hard Day’s Night à Ticket To Ride en passant par Michele et Yesterday. Cerise sur le gâteau, nous eûmes également droit à l’imparable Live and Let Die issu de la carrière solo de Paul Mc Cartney.

Ces 40 minutes furent assez déroutantes, à cause de cette impression de naviguer en territoire connu tout en découvrant de nouvelles sensations grâce aux subtilités que peut apporter un orchestre à des chansons composées originellement pour bien moins d’instruments. Mais, même si il manquait de cohésion entre les morceaux et que la batterie ne semblait pas toujours bien en place, le résultat fut plus que satisfaisant et le temps fila à une vitesse folle.

Par contre, pour un habitué des concerts plus électriques, j’avoue que ce fut très difficile de rester assis tranquillement à ma place, sans chanter à tue-tête tous ces hymnes atemporels. Avez-vous déjà tenté l’expérience de devoir rester muet pendant l’hymne des hymnes  » Hey Jude » ? Remarquez, Ce n’eut pas l’air de déranger le reste du public, demeurant statique au possible. Alors que je me contentais uniquement de balancer la tête discrètement, j’étais sans doute par ce petit geste le spectateur le plus virulent de la soirée.

Après l’entracte, ce fut au tour de la suite en l’honneur de Queen. L’orchestre fut pour l’occasion rejoint par la chorale de l’Ecole d’Art de Gent. Au vu de leur prestation, très émouvante et apportant un réel plus à l’œuvre, je ne pus que regretter leur absence lors de la première partie de la soirée. Commençant et terminant par le très décalé Flash, l’œuvre de Freddie Mercury et de ses acolytes fut plus rock’n’roll et subjectivement plus intéressante pour ma part.

Les classiques comme We are the Champions, Don’t stop me now et Crazzy Little things called love s’enchainèrent sans pause ou presque. Après un Bohemian Rhapsody des plus réussis grâce à la prestation combinée de l’orchestre et des chœurs, We Will Rock You et son rythme guerrier résonnèrent dans la salle. Libération suprême, le chef d’orchestre se retourna vers le public en lui faisant signe de battre le rythme. Enfin, je pouvais bouger sans passer pour un ovni. Comble du bonheur, après les applaudissements d’usage, le chef d’orchestre reprit le même titre en rappel en appelant à nouveau la salle à participer. Tout était bien qui finissait bien pour votre serviteur qui ne tenait plus en place.

Je quittais la salle content de ma soirée. En conclusion de cette expérience, je peux confirmer que les œuvres de Queen et des Beatles tiennent très bien la route en format classique. Sur certains passages, on aurait même pu penser que l’orchestre interprétait une partition composée spécialement pour lui. Je m’attendais à un peu plus de magie sur certains titres, mais le résultat fut tout de même très bon.

 

A propos Julien Sterckx 125 Articles
Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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