« Les orphelins de l’aurore », à la découverte de sa propre identité

Titre : Les orphelins de l’aurore
Auteur : Éric de Kermel
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 2 septembre 2020
Genre : Roman

Paul n’a pas de famille. Il n’a pas de nom. Élevé depuis sa naissance dans un pensionnat des pupilles de la nation et orphelins de guerre, il ignore tout de ses origines et de cet étrange signe « 0/XY » incrusté dans le bas de son dos. À quarante ans, devenu pilote de ligne sans racine et sans attache, il se laisse vivre en traversant le monde sans savoir d’où il vient.

Jusqu’à ce matin où une banale photo dans le journal va tout changer : celle d’un grand généticien, dont on vient d’annoncer la mort. Sur un dossier rangé derrière lui, est inscrit ce même symbole « 0/XY ». Pour Paul, c’est le point de départ d’une quête identitaire. Une quête qui, pour le mener à ses racines, le conduira sur la piste d’étonnants personnages entre la Tanzanie, Munich, le monastère de la Grande Chartreuse et l’Ukraine en guerre de 2014.

Si l’intrigue est de plus en plus prenante au fil du récit, la narration peu relativement laisser à désirer. On y croise des réflexions toutes faites, des poncifs et digressions banales ; le narrateur, un peu tête à claques par moments, étale sa science sur tous les sujets possibles, croise des personnages citant Lao-Tseu, Proust et Rostand au premier prétexte ; et tous, du serveur au médecin, passent pour des agrégés de philosophie. Bien que les événements et révélations s’enchainent à un bon rythme, le récit est malheureusement coupable de certaines facilités. Certains personnages censés détenir un secret de plus de quarante ans, et parfois haut placés, semblent se dévoiler trop facilement pour être crédibles et font preuve de naïveté.

Ces défauts n’empêchent cependant pas d’apprécier l’histoire, qui se lit avec plaisir et nous captive, ni l’envie de suivre Paul dans ses questionnements sur son histoire et ses croyances. Car le livre nous interroge aussi sur nos préjugés, sur la rédemption, la découverte de soi, ou encore la difficulté d’assumer son passé.