« Les loups-garous d’Argentine », un roman à dévorer

Titre : Les loups-garous d’Argentine
Auteur : Jérémy Wulc
Editions : Pygmalion
Date de parution : 17 mars 2021
Genre : Policier, Thriller

Simon Shimansky, juif rescapé du camp d’Auschwitz, est décédé. Son petit-fils Arnaud est surpris le jour de ses funérailles de voir qu’il n’est pas inhumé dans le carré juif du cimetière, suite à une demande explicite du défunt.

L’instinct policier d’Arnaud, membre du commissariat au 36, quai des Orfèvres, s’éveille quand divers éléments viennent s’ajouter à cette étrange découverte : pourquoi les amis de son grand-père parlent-ils allemand ? Pourquoi le père d’Arnaud se montre-t-il évasif face aux questions de son fils ? D’où provient l’uniforme SS trouvé dans le grenier de Simon ? Chaque nouvel élément vient épaissir un peu plus le mystère qui entoure la vie de Simon Shimansky.

Avec l’aide d’Ambre, la directrice du mémorial de la Shoah, Arnaud entame des recherches sur le passé nébuleux de sa famille. Très vite, il comprend que les réponses ne se trouvent pas à Paris : ses pas le guident progressivement en Argentine, où il découvre une vérité toute autre que celle qu’il imaginait.

Les loups-garous d’Argentine est un roman à recommander à tous les amateurs de polars. Il comprend tous les ingrédients d’une enquête réussie : un policier doué mais hanté par ses propres démons, des personnages attachants qui interviennent pour aider – ou pas – le héros dans sa quête de vérité, une ambiance légèrement pesante, des mystères qui s’accumulent, etc.

Tous ces éléments s’installent sur un fond de vérité historique. Et pas n’importe laquelle ! La Seconde Guerre mondiale et surtout le génocide juif font partie d’une période sombre et complexe dont les détails sont souvent trop peu connus. De par l’horreur qui entoure ce pan de notre passé collectif, ce contexte aide généralement à fasciner le lecteur. Attention cependant à ne pas catégoriser cet ouvrage de roman historique : ici, l’Histoire sert de toile de fond. Les éléments, personnages et lieux cités sont certes réels, ils sont là pour renforcer le récit qui, lui, est fictionnel.

On félicite particulièrement l’auteur pour le rythme qu’il a réussi à donner à son récit, dont la lecture est particulièrement fluide et agréable. Le lecteur est baladé de supports en époques au fil des chapitres. Il se promène tantôt en 2017, tantôt dans les années 1940, au travers des ressentis des principaux protagonistes comme via différents médias. Cette dynamique renouvelle sans cesse la curiosité du lecteur, l’empêchant de refermer le livre qu’il a entre les mains et qu’il n’a envie que de dévorer d’une traite jusqu’à la dernière page.