BIFFF 2014 : l’Inde surprend, la Norvège explose

À peine endormis après Wolf Creek 2, nous voilà debout pour une journée marathon qui promet du bon et du moins bon (comme à chaque fois nous direz-vous). Direction Ciné 1, les bons films, les invités et les sièges-qui-font-mal-au-cul, pour cinq heures de cinéma. Tous en forme, à part l’un d’entre nous qui aura bien du mal à finir la journée.

Aux Yeux des Vivants de Julien Maury et Alexandre Bustillo

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Après deux films bizarres et laborieux, les portes du Ciné 1 s’ouvrent pour apercevoir la nouvelle réalisation de Julien Maury et Alexandre Bustillo intitulée Aux yeux des vivants. Devant une salle à moitié remplie, les deux cinéastes ont pu prendre la température d’un public en forme en cette fin d’après-midi. Ceux-ci étant accompagnés de la très énigmatique mais néanmoins incontournable Béatrice Dalle.

Aux yeux des vivants, c’est l’histoire d’un enfant possédé et difforme, un mélange de Sinok (pour le côté fils à papa) et Emile Gravier de La Cité de la peur (pour le physique). Celui-ci, peu loquace mais incroyablement efficace, possède une force surhumaine qui lui sert à donner une certaine réjouissance au public du BIFFF et, de fil en aiguille, à tuer les gens.

Si l’idée paraît originale, elle ne l’est pas tout à fait. De fait, de nombreux passages renvoient à des films déjà existants et la trame de fond reste assez banale. Mais cela, le public s’en fiche, il est venu pour voir du sang et des boyaux, ce que Julien Maury et Alexandre Bustillo leur procureront à moitié.

Et pour cause, même si la réalisation et les plans sont remarquables, surtout au regard du budget du film, le gore flirte souvent avec le politiquement correct. Les meurtres sont trop souvent suggérés. Une barrière dommageable pour un film d’horreur qui se veut avant tout divertissant.

Cependant, grâce à son bon casting (Anne Marivin, Zacharie Chasseriaud, Damien Ferdel ou encore Theo Fernandez), le film se laisse voir assez aisément. Et puis, il ne faut pas passer à côté d’un monstre fétichiste des pieds, souple comme le tueur de Level 26 et pâle comme un yaourt.

Bref, pour un film d’horreur français, nous n’avons pas été déçus même si l’on sait pertinemment que ce n’est pas un chef-d’œuvre. Mais cela au BIFFF, on s’en fout.

Monsoon Shootout d’Amit Kumar

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Arrivé sur scène avec son producteur hollandais (WTF ?), Amit Kumar a mis le public dans sa poche grâce à son accent indien très caractéristique, par ses quelques mots en français et bien sûr, grâce à sa traditionnelle chanson, réclamée à chaque invité par un public généralement survolté.

Monsoon Shootout développe une intrigue peu banale : comprendre ce que ressent un homme qui pointe quelqu’un du bout de son flingue et les conséquences de son choix. C’est ce qui arrive à Adi, un jeune policier qui tente d’arrêter ce qu’il pense être un dangereux criminel recherché.

Mon voisin et collègue de droite n’a pas du tout aimé et je pense qu’effectivement, un peu de manière courante à Bollywood, même sans chansons, les artistes indiens en font souvent trop. Malgré tout, le concept est très bien exploité et le réalisateur montre de manière efficace son pays et la corruption qui peut y régner. Le tout vu de l’oeil idéaliste de son héros.

On reviendra plus longuement à la fin du festival sur le Focus indien et on attend de connaître les suivants. Pas plus tard que dans deux ou trois heures pour le premier film de zombies indiens.

P.S. : il n’y a aucune musique ni chanson et ça, ça change, non ?

P.P.S. : une cigarette et retour en salle 1 pour Dead Snow 2, la plus grosse promesse du festival !

Dead Snow : Red vs Dead de Tommy Wirkola

dead snow 2

Le film tant attendu de la journée, et l’un des plus attendus du festival dans son ensemble, est enfin là. Dead Snow 2 (Dead Snow : Red vs Dead) a rempli le Ciné 1. Tous les habitués du BIFFF étaient présents pour passer plus d’une heure et demi de folie.

Si le premier volet avait remporté un large succès auprès du public, le deuxième a littéralement fait exploser les codes par un récit totalement irrévérencieux et exempt de toute censure. Après les zombies nazis en mode slasher, les voici à nouveau au devant de la scène. Au menu, des intestins aux multiples fonctions, de l’hémoglobine à foison, des zombies mal en point qui ressuscitent, de l’humour et… un public déchaîné débouchant des bouteilles de champagne, criant à tue-tête à chaque meurtre et totalement désinhibé par un film qui semble avoir été fait juste pour eux.

Comme le souligne notre « très talentueux » maître de cérémonie, ce film aurait peiné à trouver du public dans un autre festival, mais pas au BIFFF.

Bref, pour la séance de 23h, Død snø 2 (parce que c’est vraiment plus drôle en norvégien) a enchanté les foules par son côté jouissif. Après le réussi Hansel et Gretel : Witch Hunters, Wirkola semble avoir pris de la bouteille et de l’expérience. C’est bien joué, c’est bien Tommy !

Père Castor, raconte-nous une histoire !

Je vais vous annoncer ce qui vous attend pour votre vendredi au BIFFF !

Ce vendredi va aussi faire un peu le tour du monde. En ciné 1, vous pourrez découvrir un thriller italien sur le masochisme (The Gambler who wouldn’t die), la suite attendue de The Raid et des fantômes mexicains (Espectro) !

Mais, un peu de chauvinisme, la salle à l’honneur ce vendredi est bien sûr la 2 qui recevra la journée belge ! Dès 11h, venez GRATUITEMENT découvrir les courts-métrages belges (en compétition ou non) ! Ensuite, on enchaîne les films du plat pays, présents en nombre cette année. Tombville raconte la vie d’un jeune homme éduqué par une prostituée misandriste (Google est ton ami !) qui débarque à Tombville. J’ai rien compris au pitch mais ça a l’air bien. S’en suivra une plus grosse production, Let me survive, où l’histoire vraie d’une rescapée d’un naufrage qui semble cacher quelque chose. Pour terminer : Soulmate, un film de fantômes réalisé par une ancienne bénévole du BIFFF. Produit avec l’Angleterre et composé d’un casting plus haut de gamme, ça pourrait déménager.

Pour les courageux, à 00h30, découvrez Bordelands, présenté en sélection officielle et il devrait y avoir de l’exorcisme, des forces maléfiques et scènes chocs, le tout en found footage.

Bon, il est 3h40 du matin, dans quelques heures je suis debout pour la compétition de courts-métrages. Je me permet de vous abandonner et vous dit à demain !

Adieux sanglants mes angelots crevés !

Loïc Smars et Matthieu Matthys

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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