« Le Service des manuscrits » : plongée mystérieuse au cœur d’une maison d’édition

Titre : Le Service des manuscrits
Auteur : Antoine Laurain
Editions : Flammarion
Date de parution : 8 janvier 2020
Genre : Roman

Antoine Laurain, écrivain français né en 1972, a publié huit romans dont le plus connu est « Le Chapeau de Mitterrand » paru en 2009. Ce livre a remporté plusieurs prix dont le Prix Relay et le Prix Landerneau en 2012 ; il a également été adapté en téléfilm avec Frédéric Diefenthal, Michel Leeb, Roland Giraud et Frédérique Bel dans les rôles principaux.

Dans « Le Service des manuscrits », nous suivons Violaine Lepage, l’une des plus célèbres éditrices de Paris. Hospitalisée suite à un grave accident d’avion, elle sort du coma et doit apprendre à vivre différemment après plusieurs opérations. Cependant, ce n’est pas sa santé qui au centre de ses pensées mais plutôt la publication d’un livre intitulé « Les fleurs de sucre ». En effet, celui-ci est dans la sélection du prix Goncourt et l’auteure, connue sous le nom de Camille Désencres, est introuvable.

Parallèlement, la lieutenante Sophie Tanche, découvre que l’histoire de ce roman fait mystérieusement référence à une affaire criminelle non résolue.

Tout au long du livre, nous sommes plongés dans le monde fascinant et énigmatique des maisons d’édition. Ce microcosme littéraire est lieu de tous les fantasmes et convoitises des auteurs mais également des lecteurs. Parfaitement documenté, chaque page témoigne des diverses procédures et autres règles qui peuvent détruire le rêve d’un futur écrivain ou au contraire, découvrir le nouveau bestseller. Véritable antre de la littérature, nous croisons sur notre chemin Proust, Houellebecq, Perec, Woolf ou encore Modiano… Bref, que du beau monde !

La partie consacrée au monde littéraire (et ses écueils) est éblouissante et passionnante mais malheureusement, l’auteur a accolé une enquête policière très décevante à son récit. L’histoire bascule dans l’horreur avec des meurtres, trafics, usurpations et autres catastrophes et devient trop compliquée. Nous avons l’impression que l’auteur a amassé toutes les caractéristiques des romans policiers pour les réunir dans un seul livre. De plus, certains rebondissements sont complètement incohérents et non crédibles. La fin est rapidement expédiée et incomplète car une interrogation subsiste : cette histoire fera-t-elle l’objet d’une suite ? Plusieurs éléments laissent présager cette hypothèse.

« Le Service des manuscrits » est un roman hybride difficile à classer car il oscille entre plusieurs styles et genres (comédie, conte et polar).