Le mur du temps, clap de fin pour Elecboy

Scénario : Jaouen Salaün
Dessin : Jaouen Salaün
Éditeur : Dargaud
Sortie : 15 septembre 2023
Genre : Science-fiction, anticipation

L’année dernière, après avoir repris espoir dans la série avec la parution d’un troisième opus qui tenait enfin toutes ses promesses, on espérait que le final de la saga Elecboy serait à la hauteur de nos attentes. Malheureusement, si les éléments de contexte entourant l’histoire comme le transhumanisme et l’avènement du règne des intelligences artificielles sont dignes d’intérêt et collent parfaitement avec l’actualité, on ne peut que regretter l’ajout par l’auteur d’une rocambolesque confrontation de divinités qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire. Une fin en demi-teinte donc pour cette série de science-fiction.

En 2122, à Redsalt Canyon, la bataille fait rage entre la communauté des puiseurs, les habitants de la vallée et les IA, plus ou moins humanoïdes, qui attaquent le village. Le jeune Joshua traverse le désert en portant une petite fille sur ses épaules. Dans ce qu’il reste de Los Angeles, il s’apprête à retrouver Namdak et Azul, le robot géant, pour découvrir toute la vérité sur ses origines, enfouie derrière les portes monumentales d’un temple bouddhiste protégé par une armée de moines…

Comme affirmé précédemment, le choix de l’auteur pour des traits ultra-réalistes aide le lecteur à se plonger dans les étendues désertiques de ce monde post-apocalyptique et l’ajout d’un second lieu, une mégapole partiellement détruite ajoute à la variété des environnements. C’est donc toujours un plaisir de parcourir l’album et de voir le fruit de l’imagination de l’auteur en dessin, notamment en ce qui concerne les intelligences artificielles.

Scénario qui s’éparpille

Néanmoins, au niveau du scénario, l’auteur nous laisse malheureusement sur notre faim. Si on comprend pourquoi il a introduit l’enclave dans le désert en début de saga, on ne voit pas très bien en quoi ces protagonistes font avancer l’histoire, et surtout pourquoi l’auteur leur accorde une telle importance. De plus, on ne peut que regretter le manque de subtilité du combat final.

Disposant d’un matériel de grande qualité, on regrettera après avoir lu cette saga en quatre tomes que l’auteur n’ait pas fait de choix drastiques quant à l’orientation de celle-ci, laissant courir deux histoires en parallèle. Une impression de gâchis qui nous empêche de recommander cette série aux amateurs de science-fiction.