« Le Crime du métro », quand les faits divers font l’Histoire

Titre : Le Crime du métro
Auteur : Christian Di Scipio
Editions : 10/18
Date de parution : 6 janvier 2022
Genre : Thriller

Le 16 mai 1937, Laetitia Toureaux entre dans le métro. Seule, elle s’installe dans un wagon désert de première classe, au centre de la rame. Une station plus tard, les nouveaux passagers qui viennent d’embarquer découvrent son corps, un couteau planté dans la gorge. Personne n’a rien vu. C’est la première fois qu’une personne est assassinée dans le métro parisien. Mais qui était donc cette femme, ouvrière le jour, employée dans les dancings le soir et espionne pour le compte de Mussolini à ses heures perdues ? Qui avait intérêt à l’éliminer ? Pourquoi le tueur a-t-il choisi de commettre son méfait dans le métro, au détriment de toute prudence ? Comment a-t-il fait pour fuir les lieux sans se faire attraper ? Ce sont les questions auxquelles Le Crime du métro propose de répondre, retraçant les derniers mois de la vie de Laetitia.

Le Crime du métro est un récit d’une incroyable précision. Christian Di Scipio a fait un véritable travail de fouille, cherchant les détails et recoupant les informations dans les archives de l’époque mais surtout dans les nombreux journaux ayant relaté l’information de ce fait divers sordide. Tous ces détails rendent le texte précis et solide. Malheureusement, cela le rend aussi dense et compliqué. Le lecteur n’étant pas très au fait de cette période particulière de l’Histoire, durant laquelle les extrêmes s’affrontent et laissent peser la menace de la Seconde Guerre mondiale, aura besoin d’un certain temps pour appréhender les lieux et les personnages du roman. Toutefois, une fois le décor planté, c’est toute une époque qui prend vie à travers quelques mois de récit, celle du climat bouillonnant de l’Europe des années 1930.

Au-delà de ce travail de dépouillement des sources que l’on imagine long et fastidieux, le talent de l’auteur se retrouve aussi dans sa capacité à combler les informations manquantes de façon crédible à la seule force de son imagination. Il porte ses hypothèses de réponses avec assurance, tant et si bien que le lecteur sera persuadé que les événements se sont déroulés exactement tels qu’ils sont décrits.

L’Histoire, ce sont des vies qui s’entremêlent, des gens comme vous et moi qui se côtoient. Ce sont des choix et des actions qui influencent le cours des choses. C’est ce que Le Crime du métro a voulu mettre en avant. Ce livre nous prouve que la vie quotidienne peut être aussi passionnante qu’un bon roman, pour qui sait la raconter.