« La Transparence du temps », une inspection de la société cubaine

titre : La Transparence du temps
auteur : Leonardo Padura
édition : Métailié
sortie : 10 janvier 2019
genre : polar

Leonardo Padura réussit à transmettre à merveille ses différentes réflexions sur la société. Vieillesse et amitié, art et mensonges, misère et révolution, autant de palettes rassemblées dans une peinture unique de la capitale de Cuba et de la campagne catalane !

Voici une plongée particulière en plein cœur de La Havane, avec cette étrange enquête menée par Conde, un policier à la retraite, mais aussi un tourbillon historique – dans certains chapitres – avec un passé catalan mystique qui présente un autre personnage, Antoni Barral, à travers les âges. Les points de convergence de ces deux récits enlacés sont, d’une part, une statue de la Vierge noire dont l’origine semble échapper à tous, et d’autre part la révolution, qui rime ici avec répétition.

Le journaliste, scénariste et écrivain cubain, auteur du cycle Les Quatre Saisons, est né à La Havane d’un père commerçant devenu chauffeur de bus après la révolution cubaine (1953-1959). Une histoire personnelle qui l’a clairement inspiré. Toutefois, le travail sur les différentes périodes historiques mises en parallèle ainsi que sur la fiction qui entoure un petit village catalan rehaussent le roman d’un imaginaire très appréciable.

Le mysticisme qui entoure certains objets d’art d’origine religieuse y est parfaitement rendu. La mélancolie, l’amitié, la vieillesse, les espoirs, la misère, les aléas de l’Histoire et des politiques, … Rien n’échappe à la plume inspectrice de Padura ! Un roman riche et diversifié, où l’intrigue policière devient presque un prétexte pour aborder bien des sujets et nous absorber dans une atmosphère bien particulière. Les multiples personnages sont tous bien décrits sans trop en faire et ont tous un rôle qui mérite le coup d’œil. Ils deviennent bien vite attachants, malgré leurs nombreux défauts.

Le suspens, qui traverse les différents chapitres de manière passagère, permet de rester bien attachés aux pages, malgré les petites longueurs du roman.

A propos Cynthia Prévot 17 Articles
Journaliste du Suricate Magazine