La face cachée de l’économie, un univers moins cloisonné qu’on ne le pense

Titre : La face cachée de l’économie
Auteur : Clotilde Champeyrache
Editions : Alpha
Date de parution : 7 septembre 2022
Genre : Essai, économie

Autrice de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont Sociétés du crime, Quand la mafia se légalise et de Géopolitique des mafias. Entre expansion économique et conquête territoriale, Clotilde Champeyrache revient sur ces sujets dans La face cachée de l’économie, un essai qui a pour but d’enrichir la vision qu’ont les gens de l’économie criminelle.

Démythifier

Pour ce faire, l’autrice tente dans un premier temps de déconstruire les mythes construits par la littérature et le cinéma autour de cet univers, en nous montrant que celui-ci est fait de nuances et que la limite entre légal et illégal, si elle est claire d’un point de vue éthique, n’est pas assez tranchée dans la pratique. Dans un second temps, elle explore plus en détail les pratiques entrepreneuriales flirtant avec la légalité, prouvant que les bandes criminelles ne sont pas les seules à se détourner de l’esprit des lois, pour enfin nous parler du phénomène inverse et de l’intrusion du monde criminel dans les affaires légales.

Ainsi, upperworld et underworld comme le décrivent les anglo-saxons sont deux univers loin d’être étanches et la raison de cette mixité est, selon la thèse défendue par l’autrice, à chercher dans le comportement des acteurs économiques, de certains politiciens et des économistes, qui semblent minimiser les phénomènes illicites, par naïveté, pragmatisme ou appât du gain.

Une approche pédagogique

Si la démarche tout en pédagogie de Clotilde Champeyrache, ainsi que les nombreux exemples qu’elle fournit, aide le lecteur à se faire une idée plus précise sur les questions abordées dans ce livre, on peut néanmoins lui reprocher quelques longueurs et redites qui donneront parfois aux lecteurs l’impression de relire un passage qui avait déjà été abordé dans un précédent chapitre.

Finalement, si La face cachée de l’économie remplit sa mission de démythifier le sujet et fournira aux lecteurs une sérieuse base scientifique et empirique pour en débattre, son manque de concision pourrait en décourager plus d’un. A l’heure où les finances publiques sont sous pression et que le lien social se délite, on ne peut que le déplorer.