Elisabeth de France, icône des contrerévolutionnaires

Extrait de la BD "Madame Elisabeth de France" (Artège, 2019)
Extrait de la BD "Madame Elisabeth de France" (Artège, 2019)

Couverture de la BD "Madame Elisabeth de France" (Artège, 2019)

Scénario : Coline Dupuy
Dessin : Emmanuel Cerisier
Éditeur : Artège
Sortie : 6 novembre 2019
Genre : Historique, Biographie

Madame Elisabeth de France est une bande dessinée historique qui offre une biographie – ou plutôt une hagiographie – de la sœur de Louis XVI, guillotinée par les révolutionnaires français en 1794.

Un destin royal

Elisabeth de France, aussi appelée « Madame Elisabeth » voire « Babet » pour les intimes, est née en 1764 à Versailles. Elle y grandit auprès de son frère, le futur roi Louis XVI. Plus discrète que sa belle-sœur Marie-Antoinette, elle est restée dans les mémoires comme une jeune femme très pieuse, totalement dévouée à son frère. La BD Madame Elisabeth de France retrace ainsi son parcours de sa naissance à sa mort violente, à l’âge de trente ans.

Usant de dessins très colorés et de dialogues didactiques sans grande originalité, la bande dessinée semble s’adresser principalement aux enfants et aux adolescents. Le trait d’Emmanuel Cerisier est net mais les visages sont si simplement représentés qu’il est parfois difficile de distinguer les personnages entre eux.

Une ode à l’amitié… et à la royauté

La bonne idée de la scénariste Coline Dupuy est de présenter la vie d’Elisabeth de France à travers une longue lettre envoyée à son amie d’enfance, Angélique. Si l’évocation des souvenirs, et notamment l’installation dans le domaine de Montreuil, est parfois attendrissante, le parti-pris catholique pro-royaliste de la BD est trop marqué pour permettre une véritable immersion dans le récit.

De la fuite de la famille royale à Varennes en passant par un baiser ayant soi-disant guéri une paysanne de la vérole, les principaux évènements marquants de l’Histoire auxquels a dû faire face Elisabeth sont relaté sans aucune perspective critique. L’idéalisation du personnage fait ainsi écho à la mission de la maison d’édition catholique, dont l’objectif est de donner à voir une femme martyre, déclarée « servante de Dieu » par le Pape en 1953.

A propos Soraya Belghazi 378 Articles
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