« Juniper », un drame familial dans la campagne néo-zélandaise

Juniper
de Matthew J. Saville
Drame
Avec Charlotte Rampling, George Ferrier, Marton Csokas
Sortie le 5 juillet 2023

Dans Juniper, nous assistons à la première rencontre de Sam et Ruth, respectivement petit-fils et grand-mère, au début des années 1990. Le premier est un adolescent triste et endeuillé par la disparition de sa mère à la suite d’une longue maladie, en froid avec son père et en opposition avec les règles de son internat. La seconde est une vieille femme sèche et dure, au passé riche en aventures mais à la santé désormais plus que déclinante. Tous deux ne tarderont pourtant pas à se trouver des points communs et non des moindres : un mauvais caractère, ainsi qu’en penchant pour l’alcool qui en est au stade de la maladie pour Ruth.

Le film prend place dans des paysages de campagne néo-zélandaise vastes, désertiques et propices à une certaine mélancolie, elle-même renforcée par l’histoire des personnages. La solitude, la maladie et la mort se font ressentir de façon latente. Les personnalités de Sam et de Ruth, assistés par leur cercle proche, permettront pourtant de réinjecter de la vie. Ils rivaliseront en provocation réciproques jusqu’à temps de réaliser qu’en faisant équipe, ils s’amuseront beaucoup plus.

Juniper s’empare de plusieurs thématiques majeures. Il s’intéresse à la relation parent-enfant, à ses difficultés, et parfois à son absence totale de communication. Le drame souligne la façon dont l’on peut reproduire d’une génération à l’autre des schémas auxquels on aurait pourtant voulu échapper. Or, la relation d’un grand-parent à son petit-enfant semble allégée de certains enjeux. Le film s’empare aussi du sujet de la fin de vie des personnes âgées et de la médicalisation qui l’entoure souvent. C’est davantage de chaleur humaine dont elles semblent avoir besoin pour profiter du temps qui leur reste à vivre. Et ce, en se sentant « à la maison » au sens propre comme au sens figuré, c’est-à-dire avec les gens qu’elles aiment.

Malgré un script assez prévisible, Juniper nous rappelle une belle leçon : la famille, l’on peut la rencontrer, la retrouver et l’aimer même à la fin de sa vie.