Double exposition au Hangar; Rising Circles de Georges Rousse et Close Enough – 12 women photographers of Magnum

A plane files low over students riding a train at a funfair over the weekend. Istanbul, Turkey, 29 August 2018 © Sabiha Çimen, Magnum Photos

Pour ce mois de rentrée Le Hangar présente deux expositions en parallèle ; pourtant diamétralement opposées, ces deux expositions ont un point en commun : la photographie, fidèle médium du Hangar. Rising Circles est présentée au rez-de-chaussée et retrace l’œuvre de l’artiste Georges Rousse, photographe des bâtiments abandonnés qui crée des cercles colorés sur les différents niveaux de l’architecture. Close Enough – 12 women photographes of Magnum, aux premiers et deuxièmes étages, regroupe le travail de 12 femmes photographes de l’agence Magnum autour du thème du rapprochement, qu’il soit spatial ou personnel.

Bruxelles 2023 © Georges Rousse

Rising Circle : la puissance du cercle dans l’espace commun

Exposée en tant que photographie, l’œuvre de Georges Rousse est plus complexe. Portant son intérêt sur les lieux abandonnés, l’artiste est peintre ou architecte avant d’être photographe. L’espace se trouve modifié par son intervention : un cercle, une forme géométrique, un damier en papier journal se crée dans des espaces vides, abandonnés ou en cours de construction.

« Le cercle est pour moi une métaphore de la photographie qui permet de regarder l’univers », dit-il. Lié en Asie à la méditation et à la spiritualité, cette forme lui permet de créer une relation privilégiée et poétique avec les lieux, parfois abandonnés, dans lesquels il travaille. Il porte également une attention particulière aux couleurs, vives et simples, elles évoquent la lumière ou la puissance.

Prenant le cercle comme forme de prédilection, l’artiste Georges Rousse crée un soleil dans l’espace du Hangar. Au dernier étage, il peint un cercle jaune sur différents éléments architecturaux du bâtiment. L’oeuvre in situ est visible sous sa forme finale dans un point précis de l’escalier. Le spectateur peut comprendre l’ampleur du travail et de la recherche de sa pratique avec cette oeuvre in situ.

Vitry 2007 © Georges Rousse

Close Enough : au plus proche des sujets

Close Enough – 12 women photographes of Magnum prend son point de départ de la phrase du photographe Robert Capa, l’un des fondateur de la fondation Magnum : « If your pictures aren’t good enoughyou aren’t close enough ». En se basant sur cette idée de rapprochement, plutôt personnel que physique, contrairement aux reportages photographiques de Capa. Les 12 artistes photographes de l’agence se posent la question de l’identité, du temps qui passe, de la relation entre photographe et modèle, de l’exploration d’un pays en pleine révolution, de la relation homme/femme ou encore du harcèlement de rue. L’exposition coïncide avec l’anniversaire du 75ème anniversaire de l’agence Magnum.

Bieke Depoorter, artiste belge, présente une série de photographies prises en Egypte. Elle part au Caire durant la révolution de 2011 avec pour but de documenter les événements. Souhaitant offrir une vision juste de la situation des habitants, elle décide de ne pas photographier les actes liés à la révolution mais de partir à la rencontre des habitants de la ville. Une barrière parfois culturelle, parfois religieuse, augmentée par le climat de méfiance envers les étrangers ne lui permette pas d’entrer de manière totale dans l’intimité de l’habitat des citadins. De retour en Belgique, ces photographies sont reprises dans un livre qu’elle emmène en Egypte. Questionnant ces clichés, elle part à la rencontre d’autres habitants du Caire et leur propose d’inscrire leur ressenti vis-à-vis des photographies directement sur celles-ci. Bieke Depoorter expose au Hangar les photographies recouvertes d’annotations, en arabe et traduites en anglais et invite le spectateur à retranscrire ses propres ressentis sur le livre reprenant les photographies.

Al-Minya, Egypt, September 2013 © Bieke Depoorter_Magnum Photos. 

Hannah Price pose la question du harcèlement de rue avec la série de photographies City of Brotherly Love qui représente les hommes qui l’ont sifflée dans les rues de Philadelphie. Christina de Middel propose une série documentaire sur la prostitution à travers le monde. Ses clichés représentent des hommes ayant été clients de prostituée durant leur vie, complétés par leur témoignage. L’artiste les a payés le même montant qu’ils ont payé pour le service, créant une inversion des rôles.

USA. Philadelphia, Pennsylvania. 2009. Morning commute on the Septa R5. 30th Street station. From the series,  » City of Brotherly Love ».

  • ? Hangar, 18 Place du Châtelain, 1050 Bruxelles
  • Quand? Du 8 septembre au 16 décembre et du mardi au samedi de 12h à 18h
  • Combien? 9€, différents tarifs réduits possibles
A propos Anaïs Staelens 63 Articles
Responsable de la rubrique Arts/Expos Journaliste du Suricate Magazine