Foundation, une adaptation ancrée dans le monde actuel

Foundation
de David S. Goyer et Josh Friedman
Science-fiction
Avec Jared Harris, Lee Pace, Lou Llobell, Leah Harvey

Adapter un roman au cinéma n’est jamais chose facile, d’autant plus lorsque celui-ci est considéré comme une œuvre majeure de la littérature de science-fiction. Est-il préférable de s’en tenir à l’œuvre originale comme tente de le faire Denis Villeneuve avec Dune, au risque de laisser le spectateur frustré en attendant la suite, ou vaut-il mieux s’inspirer de la création originale, tout en l’adaptant aux contraintes d’un nouveau média et aux préoccupations politiques et sociales actuelles ? David S. Goyer, connu pour avoir collaboré avec Christopher Nolan sur la série des Batman et Josh Friedman, ont choisi la seconde option pour adapter Foundation, quitte à décevoir les puristes.

L’empire galactique, dirigé par la dynastie génétique des clones de l’Empereur Cléon Ier, se voit prédire par la Psychohistoire un effondrement suivi de 30 000 ans de ténèbres avant qu’un second empire galactique ne prenne la relève. La Psychohistoire a cependant découvert un moyen de réduire la durée de cette ère de ténèbres à 1 000 ans en mettant en œuvre un plan élaboré par Seldon : créer une Fondation chargée de sauvegarder toutes les connaissances humaines et de rebâtir l’empire.

Des thèmes actuels

Si l’univers dans lequel évolue les personnages est plus ou moins similaire à celui imaginé par Asimov et si les scénaristes ont gardé l’idée des crises qui font évoluer la société, ils ont néanmoins osé se détacher du script original afin d’y inclure des enjeux de notre époque. Ainsi, au fil des dix épisodes de cette première saison, ils évoquent non seulement le thème de la différence à travers le besoin de perfection des empereurs, l’influence de la religion sur la politique mais également la crise climatique et le rejet de la parole scientifique à travers le destin de l’héroïne, Gaal Dornick, dont la planète a été recouverte par les flots.

Le cycle original d’Asimov faisait la part belle à la réflexion au détriment de l’action, et il en est de même ici. Si on reste subjugué par la beauté de certains décors, et notamment la manière dont les réalisateurs ont imaginé Trantor, il ne faut pas s’attendre à être secoué dans son siège en regardant la série, Foundation mettant plus l’accent plus sur les dialogues que sur les scènes d’action pure.

Après avoir regardé la première des huit saisons programmées, notre curiosité est intacte pour l’adaptation du chef-d’œuvre d’Asimov. Certes, celle-ci dévie de l’original, mais au final, l’intérêt d’une œuvre de science-fiction n’est-elle pas de pouvoir aborder plus librement des sujets actuels, tout en nous plongeant dans un univers imaginaire ?