Féminitudes : quatre générations à la loupe dans Comme un poisson sans bicyclette

© Alice Piemme

Un projet de Virginie Thirion En collaboration avec Caroline Berliner, Coraline Clément, Émilie Flamant, Arthur Marbaix, Louis Marbaix, Anne Romain, Jean-Gabriel Vidal-Vandroy, Loli Warin. Du 30 janvier au 10 février 2024 au Théâtre de l’Océan Nord.

Dérivé du célèbre slogan féministe, « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette », le titre de la pièce annonce la couleur. Effectivement, les femmes sont à l’honneur dans ce spectacle que Virginie Thirion a construit en se basant sur son histoire personnelle. Avec une arrière-grand-mère tenancière de bordel, une grand-mère victime d’un viol et une mère qui raconte deux versions opposées de ses origines, il faut dire qu’il y a de quoi ! Un récit surprenant qui repose sur une collaboration entre la metteuse en scène et les acteurs. De quoi passer un agréable moment tout en se rappelant les défis auxquels les femmes ont été confrontées.

L’objectif

L’idée de Virginie Thirion est de se réapproprier sa propre histoire pour apporter sa pierre à l’édifice du combat féministe. Le projet est né à l’INSAS où elle est pédagogue, lorsqu’elle s’est rendu compte de la révolte des étudiantes face à l’état du monde dont elles héritent. La metteuse en scène se devait d’y répondre.

Une succession de chapitres

Le premier chapitre de cette histoire particulière pose les jalons du récit : à la mort de leur mère Marie, ses deux filles, (Sabine et Virginie Thirion), confrontent les versions qu’elles ont reçues de de la disparition de leur grand-mère, Suzanne. S’est-elle laissé mourir d’amour ou s’est-elle donné la mort par désespoir. Au fait, comment meurt-on d’amour ?

Dans le deuxième chapitre, c’est l’histoire rocambolesque d’Hortense, mère de Suzanne et arrière- grand-mère de Virginie, qui nous est contée. On se retrouve dans un tout petit village de France, dans un milieu agricole. Devenue veuve, Hortense doit s’occuper de sa fille Suzanne, née en 1925. Pas facile alors qu’à cette époque, les femmes doivent obligatoirement être sous la curatelle d’un homme. Pour éviter la propagation de la syphilis, le gouvernement décide d’ouvrir des BMC (bordel militaire de campagne). Hortense devient alors tenancière de l’un d’entre eux.

Comme on peut s’en douter, le chapitre trois est consacré à Suzanne, au service de « bourgeois progressistes ». « Plutôt jolie pour une bonne », Suzanne, grand-mère de Virginie, tombe enceinte de Marie à 23 ans. C’est là que l’histoire ne peut être qu’imaginée vu que les versions proposées par Marie à ses filles sont très différentes.

L’évolution de la condition féminine à travers l’histoire personnelle

Parallèlement au déroulement de l’histoire de ses ancêtres, l’autrice met en exergue tous les évènements ayant marqué le sort des femmes. De la curatelle à l’avortement en passant par le viol, c’est un siècle de l’histoire féminine qui est évoqué en 1h20 de spectacle.  Une mise en scène très sobre avec un décor constitué de quelques panneaux mobiles, une table et un bureau. Pas non plus de costumes particuliers mais beaucoup de conviction dans le jeu des acteurs, visiblement heureux de défendre cette cause, Enfin quelques notes d’humour égaient ce récit dramatique qui divertit autant qu’il informe.


Pour découvrir la pièce, n’hésitez pas à participer au concours, il y a 5×2 places à gagner : 

https://www.lesuricate.org/gagnez-5×2-places-pour-comme-un-poisson-sans-bicyclette-le-2-fevrier-a-20h-a-locean-nord/

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