« Dark Shores », l’océan au cœur de la conquête d’un empire

Titre : Dark Shores
Autrice : Danielle L. Jensen
Editions : Big Bang
Date de parution : 4 janvier 2024
Genre : Fantasy

Une héroïne issue du peuple de la mer, un commandant de légion à la sanglante réputation, un empire où règne intrigues politiques et désirs de conquête menacent un secret enfoui depuis la nuit des temps. Dark Shores est le premier tome d’une saga d’aventure fantasy où les dieux se plaisent à influencer les mortels.

Danielle L. Jensen est une auteure connue pour ses succès littéraires, on pense notamment au très populaire : « Le Pont des tempêtes » et « La Reine traitresse ». Dans le premier opus de cette nouvelle saga, l’écrivaine nous plonge dans une ambiance très différente, dans laquelle les cités antiques côtoient la conquête des océans et les peuples de navigateurs.

Senat, centurion et politique colonialiste

Teriana est une maarin, son peuple est béni par la déesse Madoria qui leur confère une pleine puissance sur les mers. Ils sont les seuls détenteurs d’une vérité farouchement protégée : l’océan sépare deux continents qui ignorent tout de l’existence de l’autre. La consigne a toujours été sans appel : l’Est ne doit jamais connaître l’Ouest.

A l’est, l’empire de Celendor est un empire à la politique expansionniste, il a déjà conquis par les armes l’ensemble des territoires du monde connu. Marcus est le commandant de la 37ème légion, à la réputation sanglante et brutale. Enrôlé dès l’enfance dans un camp d’entrainement, l’empire est devenu sa mère et les légionnaires ses frères.

Forcée à divulguer le secret de l’Ouest, Teriana devra faire équipe avec Marcus afin de permettre à Celendor d’accroitre son emprise sur le monde. Jusqu’où seront-ils prêts à aller pour protéger leurs intérêts respectifs ? Qui peut se vanter d’être maître de sa vie quand le destin est influencé par les dieux ? Quel(s) terrible(s) prix sont-ils prêts à payer pour gagner leur liberté ?

Quand le destin s’en mêle

Il est très réjouissant d’avoir pu explorer un thème assez peu représenté dans la littérature fantasy : les cités antiquités. Prenant comme modèle l’Empire romain, l’autrice nous immerge dans une cité gouvernée par des sénateurs aux enjeux politiques très concrets. Richement documenté, le récit nous plonge dans les us et coutumes d’une ville qu’on imagine être aisément Rome ou Athènes.

L’aspect fantasy de l’ouvrage réside dans le lien que l’auteur fait avec les divinités présentes à l’ouest. Le peuple maarin et les peuples des Sombres Rivages (ouest) possèdent toujours des croyances dites païennes. L’impact de ces dieux est bien réel et ils ont un rôle majeur à jouer dans la dimension narrative.

Danielle L. Jensen est passée maître dans l’art de maitriser les intrigues qui prennent aux tripes. Trahison, cruauté, mensonges et secrets, elle développe habillement les enjeux de ses personnages, les rendant excessivement complexes. C’est à notre sens, la plus grande force de cette autrice, elle crée de riches univers dans lesquels les enjeux s’entrecroisent et où le lecteur est constamment tiraillé par les actions des personnages. Nous sommes très loin de portraits manichéens, ici le récit ressemble à la vie : des personnages qui ne sont pas parfaits, qui commettent des erreurs, qui regrettent, qui tentent de se racheter ou qui aspirent au pardon.

Une riche découverte qui plaira assurément aux lecteurs avides d’ambiances océaniques, de contrées sauvages et de destins contrariés.