« Chronique du pays des contes de fées » : plongée au pays de notre enfance

Titre : Chronique du pays des contes de fées T.1 : Le Trône de l’Arbre d’or
Autrice : E. B. Stormhold
Editions : Persée
Date de parution : 10 juin 2020
Genre : Fantasy

Au pays des contes de fées, dans le Royaume des forêts, Éoline, dernière descendante du petit chaperon rouge, s’apprête à affronter le grand méchant loup afin de mériter sa place sur le trône.

Dans le Royaume des brumes, le jeune Marek tente tant bien que mal de survivre à ce pays de désolation et de marécages mortels. Après des années d’exil, il semblerait que ce garçon qu’on a tenté de faire disparaître soit enfin amené à accomplir sa destinée. Aux Etats-Unis, à Salem, la jeune Beth vit depuis toujours cloîtrée avec sa tante et un irritable chat qui parle. Fatiguée de suivre sa formation de sorcière sans obtenir de réponse à ses questions, elle décide de braver l’interdit et de partir explorer la forêt qui l’attire tant.

Et si ces trois adolescents étaient la clé pour sauver le pays des contes de fées de la menace de la terrible Maléfique ? Il est temps pour eux d’entamer le voyage initiatique qui leur révélera qui ils sont vraiment.

Les contes de fées sont une source inépuisable d’inspiration pour les auteurs de toutes les époques. Leurs multiples niveaux de lectures les rendent accessibles à un public large et varié. Chroniques du pays des contes de fées propose de prolonger la magie des récits de notre enfance. C’est un roman initiatique avec de l’humour, des épreuves et du suspens. C’est aussi un véritable conte dans un univers magique régi par ses propres lois, avec des créatures merveilleuses, de vieux mages barbus et des sorcières.

Malheureusement, on retrouve dans cet ouvrage le manque d’expérience d’un auteur face à son premier roman. Tous les éléments sont présents, mais leur utilisation est encore trop scolaire. Certaines notions sont expliquées trop rapidement ou au mauvais moment de l’histoire. Les enchaînements, entre les descriptions et éclaircissements d’une part et les scènes d’action d’autre part, ne sont pas assez fluides.

À noter également que les récits ayant inspirés cette histoire dépassent largement le catalogue des frères Grimm. Si Merlin l’enchanteur est un personnage assez connu du grand public, les plus jeunes n’auront pas tous entendu parler de Dorothée et du palais d’Emeraude. Certains personnages sont donc plus facile à appréhender que d’autres, selon le lecteur. Au final, les influences de ce roman sont aussi bien les contes originaux que les légendes arthuriennes, en passant par l’univers Disney et les œuvres de Tolkien. Difficile de créer un univers magiques cohérent sur autant de bases.

Cependant, malgré ces quelques détails quelques peu maladroits, E.B. Stormhold a réussi le défi de construire des personnages attachants, avec des personnalités tranchées, une histoire et de véritables blessures. À l’image de leurs ancêtres, ces personnages ont une quête à mener pour accomplir leur destinée. Tous s’enrichissent au fur et à mesure des épreuves et des rencontres qu’ils font et nous avons hâte de voir ce qu’il adviendra de chacun d’eux.

En conclusion, malgré un léger manque de cohérence dans la construction du récit, cet ouvrage offre à chacun l’occasion de retrouver les personnages de leur enfance (mais également de nouveaux) dans un univers de conte non pas figé, mais en constante mutation. Les récits ne se terminent jamais, il y a toujours de nouvelles aventures pour ceux qui ne veulent pas se contenter du « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».