« Chimera », merveilleux mélange de science, de thriller…et de panique !

Titre : Chimera
Auteur : Gert Nygårdshaug
Editions : Gaïa
Date de parution : 1er mars 2023
Genre : Thriller écologique

L’auteur norvégien Gert Nygårdshaug, qui ne nous en voudra pas d’écorcher son nom lors de discussions que peuvent susciter ses livres, n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de thriller écologique. La preuve en est avec sa célèbre Trilogie de Mino, qui l’a fait connaître mondialement.

Cet auteur engagé n’hésite pas à se mettre en scène dans Chimera pour mieux servir son sujet. En effet, les quelques premières pages du roman se déroulent au Nigeria où il nous expose ses recherches et entretiens avec des spécialistes afin d’écrire un roman sur les dangers de la pollution et du réchauffement climatique.

Après cette petite mise en bouche aux allures de documentaire, le roman démarre : on est au Congo, au cœur du CORAC, un centre qui emploie une vingtaine de scientifiques issus du monde entier. Ces botanistes, zoologistes, virologues, ornithologues et entomologistes observent la nature et ses perturbations dues au changement climatique. C’est la stupéfaction lorsqu’un des gorilles des environs, de nature très pacifique, se comporte de manière agressive et finit par tuer les plus jeunes singes. S’ensuit la disparition de tout un village voisin, décimé par une mystérieuse maladie. Au CORAC, les virologues parviennent à identifier le coupable de ces bouleversements qui s’enchaînent : un virus qu’ils nomment Chimera. Les scientifiques sont face à un défi de taille face à ce germe capable d’anéantir une bonne partie de la population mondiale…

Chimera est un roman très surprenant car il a le mérite de nous alerter sur les dangers des changements climatiques -au cas où vous sortiriez de votre grotte ou émergiez d’un très long coma -, tout en nous distrayant grâce à un rythme narratif palpitant et une bonne dose de suspense. Tout au long de la lecture, on apprend donc des choses savantes, le côté soporifique des émissions animalières en moins.

L’auteur norvégien s’est fortement documenté auprès de scientifiques afin de faire passer des messages via la fiction, certes, mais pas en racontant des carabistouilles. Ainsi, il nous avertit d’un autre danger, celui de l’extinction de masse de certaines bactéries et protozoaires (vous irez voir dans le dictionnaire), tout aussi alarmante pour la biodiversité, mais certes moins impactante aux yeux du grand public que celle d’adorables pandas ou de tigres majestueux.

Pour conclure, rions jaune : le roman, écrit en 2011, n’a été traduit en français (par Françoise Heide) qu’en 2023. Un des virologues du centre y évoque un truc que la plupart d’entre nous ne connaissions pas à l’époque : le SARS coronavirus. On peut dire qu’on s’est rattrapés depuis…